Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« On ne combat pas le terrorisme uniquement par les armes, parfois c’est la diplomatie qui est requise, parfois c’est les forces armées », a commenté le président de la République Abdullah Gül, quelques heures après la demi-confession du Premier ministre Erdogan.
Ni le chef de l’Etat turc, ni le Premier ministre n’ont détaillé la teneur de ce dialogue et son niveau. Ainsi on ne sait pas si, comme l’affirme la rébellion, c’est une trêve du Ramadan qui a été négociée avec le leader emprisonné Abdullah Öcalan.
Il est en tout cas certain que, même si le chef du gouvernement dément tout dialogue politique, certaines agences de l’Etat, comme il dit, ont déjà pris langue avec la rébellion, notamment l’an dernier, quand un petit groupe de militants armés s’étaient livrés dans un début de rapprochement qui avait ensuite capoté.
Une chose est sûre, c’est qu’un tabou solide est tombé, puisque l’Union des barreaux de Turquie affirme elle aussi, avoir indépendamment entrepris des contacts avec le vieux leader de la rébellion pour que les violences cessent, après 25 ans de conflit.
L’aspect positif de cette nouvelle qui, en son temps aurait pu mettre le pays à feu et à sang, est que l’annonce de ce début de dialogue n’a pas suscité de réaction violente dans les milieux nationalistes.