Intégration des Roms : la France et la Roumanie agiront de concert auprès de l'UE

La France et la Roumanie agiront de concert auprès de l'Union européenne en faveur de l'insertion sociale des Roms et pour obtenir le déblocage de fonds, ont annoncé ministres français et roumains jeudi 9 septembre à Bucarest, en souhaitant la fin de la polémique entre les deux pays.

Avec notre correspondant à Bucarest, Luca Niculescu

Le Parlement européen demande à la France de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms. Une résolution sans caractère contraignant, qui a été adoptée ce jeudi 9 septembre 2010 dans la matinée. Les eurodéputés s’inquiètent vivement « de la rhétorique provocatrice et ouvertement discriminatoire qui a marqué le discours politique dans cette affaire ». Une résolution adoptée au moment où les ministres français Eric Besson et Pierre Lellouche étaient justement en Roumanie pour défendre la politique du gouvernement.

Même si la visite d’Eric Besson et Pierre Lellouche avait commencé dans une ambiance plutôt tendue, finalement après plusieurs semaines de polémique, les relations franco-roumaines se sont brusquement apaisées en fin de journée. Les délégations française et roumaine ont eu plusieurs rencontres dans l’après-midi et sont finalement tombées d’accord sur une déclaration conjointe.

La Roumanie s’engage à adopter, sous trois mois, un plan d’action pour l’intégration des Roms. Paris lui fournira l’aide technique pour ce plan. Les deux pays se rendront par la suite, main dans la main, devant la Commission européenne pour lui demander de l’argent car, touchée de plein fouet par la crise économique, la Roumanie ne dispose pas de ressources.

Cela ne veut pas dire que la France arrêtera les rapatriements, comme le Parlement européen le lui avait demandé dans une résolution. « Les vols continueront et la politique française ne changera pas d’un millimètre », a martelé le ministre français de l’Immigration, Eric Besson, qui a accusé le Parlement de Strasbourg d’être sorti de ses prérogatives.

Le ministre roumain des Affaires étrangères, quant à lui, a préféré une réponse diplomatique. « Comme nous avons décidé d’arrêter la polémique avec la France, je ne vais pas vous dire que la résolution du Parlement européen est un coup de main pour la Roumanie », a déclaré Teodor Baconschi.

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