Avec notre envoyé spécial à Strasbourg, François Cardona
C’est un camouflet, un désaveu et même une gifle pour le gouvernement français et son président. Les eurodéputés étaient tous unanimes. Du moins, ceux qui avaient voté en faveur de la résolution, demandant donc à la France d’arrêter immédiatement les expulsions de Roms. Une coalition allant des libéraux à l’extrême-gauche, en passant par les Verts et les Socialistes.
Les autres, ceux du PPE (Parti Populaire Européen), le parti de droite et principale formation politique du Parlement, étaient plutôt gênés. Ils ne s’attardaient guère devant les caméras et les micros des journalistes.
Un vote sans appel
337 voix pour, 245 contre. Le vote de la résolution est sans appel. Le Parlement européen demande à la France de suspendre immédiatement les expulsions de Roms et elle rappelle également que le relevé des empreintes digitales des Roms expulsés est une claire violation de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
La résolution adoptée n’a pas de valeur contraignante, mais elle représente un sérieux revers pour le gouvernement français, qui, il y a quelques semaines, en avait appelé aux institutions européennes pour qu’elles jugent la légalité de sa politique envers la communauté des Roms. Le message envoyé à Paris par les eurodéputés est on ne peut plus clair.