La confiance économique revient en Europe. Certains signes ne trompent pas. Les récents « stress test » ont prouvé la solidité des banques européennes, l’euro est remonté à 1,30 dollar, et même la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle sortirait progressivement des mesures anti-crise mises en place pour renflouer les établissements bancaires.
Dans la zone euro
Coupes budgétaires, hausses des impôts et de la TVA, gels et baisses des salaires des fonctionnaires ou encore réductions du train de vie de l’Etat… Les recettes pour faire des économies sont les mêmes partout en Europe. Le plan d’austérité italien vient ainsi s’ajouter aux mesures prises en Grèce, au Portugal, en Irlande ou en Espagne, et dans une moindre mesure en France, en Grande-Bretagne ou en Allemagne.
Alliées à un plan de soutien européen de 750 milliards d’euros monté avec le FMI, ces mesures ont porté leurs fruits au sein de certains PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne), acronyme désignant les pays dans le rouge.
En Grèce par exemple, la réduction du déficit public dépasse les prévisions des experts : elle atteint 46% au premier semestre 2010. Le pays a souscrit un prêt de 110 milliards d’euros sur trois ans auprès de l’UE et du FMI. Vingt milliards lui ont déjà été versés, et un groupe d’experts du FMI est actuellement sur place pour décider du versement d’une deuxième tranche de 9 milliards d’euros.
Le déficit de l’Etat central espagnol s’est lui aussi réduit. Au premier semestre 2010, il a diminué de 24% en raison d’une hausse des recettes fiscales.
Contrairement aux Portugais, aux Grecs, et aux Espagnols, les Irlandais, eux, retrouvent un peu le sourire. Après deux ans de vacances, la croissance est de retour sur l’île. Mais il faut relativiser. D’abord parce que la variation du PIB reste encore très faible (+2,7% au premier semestre, et +0,25% en prévision pour l’année 2010). Ensuite, cette croissance repose surtout sur les exportations de l’île, et pas sur une reprise de la consommation des Irlandais.
Hors zone euro
Hors zone euro, les difficultés sont également présentes. Comme la Grèce, la Roumanie aussi reçoit la visite des experts du FMI. Avant de lui verser la sixième tranche de son prêt global de 20 milliards d’euros, l’instance veut analyser les performances économiques roumaines et l’efficacité des réformes draconiennes mises en place par Bucarest. Le plan roumain, destiné à ramener le déficit public à 6,8% du PIB (contre 7,2% l'année passée) est l’un des plus durs d’Europe. Il a notamment réduit de 25% les salaires dans le secteur public et très fortement diminué le montant des principales prestations sociales.
Quant à son voisin hongrois, il se passera de l’aide du FMI malgré la garantie que cela peut représenter pour les investisseurs. Le gouvernement hongrois, moins sous pression, veut privilégier une taxe sur le secteur financier.