Un revers d'une ampleur inattendue pour le Premier ministre japonais

Naoto Kan avait demandé aux électeurs de lui accorder une majorité stable pour mener à bien ses réformes visant à assainir les finances du pays. Mais le Premier ministre japonais a été désavoué. Son parti, le PDJ, de centre gauche, a perdu la majorité qu'il détenait au Sénat. Les Japonais devaient renouveler le mandat de la moitié des élus de la chambre haute du Parlement et sa coalition ne dispose plus que de 110 sièges sur 242. La défaite était attendue par les analystes mais son ampleur, elle, est surprenante.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Le Premier ministre Naoto Kan perd les élections sénatoriales pour s’être prononcé en faveur d’une hausse de la taxe sur la consommation.

La TVA japonaise ne dépasse pas 5 %, contre 19 % en Allemagne. Réduire la dette publique - plus de 200 % du PIB japonais - est considéré nécessaire par le ministère des Finances, pour échapper à une spirale à la grecque. L’ironie est que les Japonais sont favorables à une hausse de la TVA pour financer le vieillissement de leur population.

Durant la campagne, le Premier ministre Naoto Kan a évoqué la hausse de la TVA, avant de faire machine arrière et d’apparaître aux yeux des Japonais pour ce qu’il est : un opportuniste.

Les Japonais recherchent désespérément un parti, un Premier ministre capable de sortir leur pays de vingt ans de stagnation économique. Mais la principale raison de la défaite du Parti démocrate, qui a mis fin, il y a un an, à un demi-siècle de domination des conservateurs, est la perte de confiance des Japonais en Naoto Kan, qui n’a pas le courage de ses convictions, ni la capacité de diriger le pays.

Le parti conservateur et une toute nouvelle formation nommée « Votre Parti », de Yoshimi Watanabe, bénéficient des déboires du Parti démocrate. 

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