La compagnie espagnole a foré le sud de l’île de Sumatra et elle a découvert plus qu’elle ne l’espérait, une soixantaine de milliards de m3 de gaz soit environ 400 millions de barils équivalents pétrole.
Ex-champion du GNL
Un gisement important, le plus important mis à jour depuis 2011. Sans être exceptionnel, il permet avant tout à l’Indonésie de continuer d’exister dans le secteur des hydrocarbures. L’archipel était encore le premier exportateur de gaz naturel liquéfié en 2005, il est le cinquième seulement aujourd’hui, du fait de l’explosion de la demande nationale et de la stagnation de la production de gaz. Entre temps le Qatar et l’Australie ont connu une progression fulgurante de leur offre de GNL. Dans le pétrole, l’Indonésie est même devenue importatrice nette, d’où sa sortie de l’OPEP.
Intérêt renouvelé de Singapour
La découverte de Repsol pourrait relancer l’intérêt des investisseurs. Des investisseurs qui avaient tendance à fuir le secteur des hydrocarbures indonésien. Le Français Total a par exemple quitté l’Indonésie l’an dernier. Devant la baisse de l’offre gazière indonésienne, un client très important comme Singapour hésitait même à renouveler son contrat par gazoduc, la cité-Etat important de plus en plus de GNL par bateau.
Compétences de l’archipel
La découverte de Kali Berau Dalam va sans doute pérenniser ce lien commercial et relancer l’intérêt des majors pour l’Indonésie. Les infrastructures pétrolières et gazières sont là. « L’Indonésie a aussi les compétences et le cadre réglementaire et fiscal est en place, souligne Thierry Bros, de l’Oxford Institute for Energy studies. C’est l’absence de tous ces éléments qui a au contraire ralenti le démarrage des projets au Mozambique et en Tanzanie ».
Abondance gazière mondiale
Plus largement la découverte indonésienne confirme qu’on ne manquera pas de gaz, dont les prix sont d’ailleurs plutôt bas en ce moment. « Après les nouveaux gisements identifiés en Méditerranée, en Afrique de l’Est et la révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, la question n’est plus celle de la production ou des réserves, remarque le chercheur, mais celle de la demande : dans la décennie qui vient, quel mix énergétique voulons-nous pour remplacer les énergies fossiles plus polluantes que sont le charbon et le pétrole ? »