La Grèce veut moderniser ses avions de chasse

Lors de sa visite aux Etats-Unis, il y a une dizaine de jours, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a décidé de moderniser ses avions de combat. Et cette décision n'a pas manqué de faire débat au Parlement grec.

Avec le président américain, Donald Trump, Alexis Tsipras a discuté d’un possible accord sur la modernisation de l’ensemble des 123 avions de chasse grecs pour environ 2 milliards d’euros. Alors qu’un des leaders de l’opposition, le centriste Stavros Theodorakis a demandé des précisions sur cette dépense importante, le Premier ministre a expliqué que l’accord était en cours de négociation et que la Grèce ne souhaitait, en réalité, rénover qu’une partie de la flotte, pour un maximum de 1,1 milliard d’euros sur dix ans.

Une décision controversée

Selon le Premier ministre grec, cette somme ferait partie du programme de financement de la Grèce à moyen terme décidé par les créanciers du pays. Elle ne constituerait donc pas une nouvelle dépense, explique-t-il.

Pour lui, une décision rapide devait être prise pour éviter «   une diminution importante de la force de dissuasion de la Grèce   ». Il a également souligné que cette visite avait permis d’obtenir une déclaration officielle du président américain en faveur de l’allégement de la dette grecque qui plombe son économie. Un soutien qu’il espère de poids dans les négociations à venir.

La Grèce dépense un peu plus de 2,3 % de son PIB dans son budget de la défense ce qui a valu à Alexis Tsipras les félicitations du président des Etats-Unis. En 2016, elle était le deuxième pays du Traité de l’Atlantique nord à y consacrer une proportion aussi importante, derrière les Etats-Unis.

Des chiffres surprenants

Historiquement, la Grèce a toujours alloué un budget important à la défense, notamment parce qu’elle entretient une relation difficile avec son grand voisin, la Turquie. Les incursions militaires turques en mer Egée ou dans la zone aérienne grecque sont récurrentes et les sujets de tension, notamment sur la question chypriote, sont nombreux.

C’est d'ailleurs souvent l’argument utilisé pour justifier ces dépenses importantes et le poids de l’armée dans la société. En 2015, selon les chiffres de l’Otan, le secteur employait encore 2,3 % de la population active en Grèce alors que ce pourcentage ne dépasse pas les 1 % dans la plupart des autres pays membres du traité.

Mais dans ce domaine, de nombreux scandales de corruption ont défrayé la chronique. En 2013, l’ancien ministre de la Défense, Akis Tsochadzopoulos, avait par exemple été condamné à 20 ans de réclusion pour avoir accepté 8 millions d’euros de pots-de-vin par l’entreprise allemande Ferrostaal, chargée de produire plusieurs sous-marins pour la Grèce.

L’Allemagne, grande gagnante

Selon des données de l’Institut international de recherche sur la paix à Stockholm, sur la période 2012-2016, l’Allemagne aurait été le fournisseur principal de la Grèce en termes d’armement, suivi par les Etats-Unis et enfin la France. Une situation dénoncée par certains membres de la gauche radicale grecque avant leur arrivée au pouvoir.

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