Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Devant la porte d’embarquement pour Lyon, Mohammed Khalil attend, les traits tirés. Ce jeune Kurde de Syrie a quitté son pays en 2010. Il est passé par le Liban et le Kurdistan Irakien, avant d’arriver en Grèce il y a deux ans.
Il s’est immédiatement inscrit pour être relocalisé ailleurs en Europe. « Je n’ai dormi que deux heures car je pense à mon vol. Je veux partir, j'en ai assez. C’était trop dur pour tout le monde. Nous avons attendu deux ans. C’est tellement difficile. Maintenant, tout va être simple. »
4 300 personnes réfugiées en France via la Grèce
Mohammed Khalil fait partie des 4 300 réfugiés qui ont pu partir en France alors que le pays parlait d’en accueillir plus de 12 000 en provenance de Grèce. Pour Christophe Chantepy, ambassadeur de France à Athènes, cet écart s’explique par le fait que les candidats n’étaient finalement pas si nombreux selon lui.
« Ce n’est pas un objectif qui avait été fixé, dit-il, c’était une cible générale. Il se trouve que la cible globale est atteinte puisqu’il n’y a pratiquement plus, aujourd’hui, à quelques dizaines ou unités près - qui vont d'ailleurs être examinées dans les prochaines semaines - de personnes "relocalisables" à partir de la Grèce continentale dans les autres pays de l’Europe. »
Seuls 28 % des quotas européens ont été atteints
Le système européen des relocalisations avait été lancé il y a deux ans, alors que la crise migratoire était au plus fort, pour répartir les réfugiés arrivés en Grèce et en Italie dans d’autres pays européens.
Ce système a pris fin le 26 septembre, avec seulement 28 % des quotas atteints. Quelque 22 000 réfugiés ont été envoyés de Grèce en Europe et 5 000 autres attendent encore.
La France est le pays qui a accueilli le plus après l’Allemagne. 80 % des réfugiés qui ont fait le voyage sont des Syriens.
→ Écouter sur RFI : La Grèce accueille des réfugiés renvoyés par ses voisins