A gauche, sur l'échiquier politique espagnol, existe déjà une pléiade de mouvements. Ce nouveau venu -créé formellement tout début août- a précisément pour objectif de lutter contre le morcellement des forces de gauche, au nom de l’unité à gauche, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.
Formellement, Actúa n’est pas un parti, mais une plateforme citoyenne qui admet que si « le contexte électoral le recquiert, elle se constituera en parti avec des candidats à la chambre des députés ». Elle ne ferme donc aucune porte.
Gaspar Llamazares, membre d uparti Izquierda Unida et le juge Baltasar Garzón en sont à l’origine. Le juge Garzón en également le porte-parole. Le fameux juge engagé contre la corruption, contre les dictateurs, contre le groupe terroriste ETA, etc. et qui avait été écarté de la magistrature pour avoir mis son nez dans les crimes du passé franquiste de l'Espagne.
Que veulent-ils avec ce projet ? Incarner une gauche des sans voix, selon eux. En réalité, occuper un espace entre deux partis présentant de gros défauts. D’un côté, le parti socialiste qui soutient l’actuel gouvernement conservateur de Rajoy, et de l’autre le parti Podemos, intransigeant, radical, maximaliste, qui n’accepte aucun compromis
Réconcilier des forces de gauche qui n’arrivent pas à s’entendre ?
A droite, tout va bien, le parti Populaire gouverne, avec l’appui des libéraux de Ciudadanos. Mais à gauche, ce ne sont que batailles fratricides, luttes de clans, rivalités de personnes, aussi bien au Parti socialiste, avec le leader Pedro Sanchez contesté dans les provinces, qu'à Podemos où la contestation monte dans plusieurs régions contre la direction à Madrid.
Actúa prétend effacer ces différences, rapprocher socialistes et Podemos. Avec l’ambition de faire tomber l’exécutif de Mariano Rajoy et imposer une gauche ample au pouvoir. Politiquement leurs objectifs sont les élections municipales et européennes de 2019. Mais, vu le climat ambiant, le pari est très difficile.