Sur le papier, ces élections locales n’ont rien d’excitant puisqu’il s’agit de renouveler quelque 5000 sièges de conseillers municipaux en Ecosse, aux Pays de Galles et en Angleterre, excepté Londres. Mais pour les observateurs, elles représentent une répétition générale significative avant les législatives anticipées, car les élections locales sont toujours un bon indicateur de l’état du principal parti d’opposition afin de savoir s’il est assez fort pour battre le parti de gouvernement.
Ces élections vont donc donner de précieux indices sur le résultat du scrutin du 8 juin. Par exemple, si le parti conservateur de Theresa May fait de très bons scores au Pays de Galles, s’il progresse en Ecosse et obtient de bons résultats dans le nord ou le centre de l’Angleterre, traditionnels bastions travaillistes, il y a de grandes chances de voir exactement le même résultat lors les législatives cinq semaines plus tard.
Le Labour et le Ukip en mauvaise position
Actuellement les conservateurs sont au plus haut dans les sondages et les libéraux-démocrates reprennent des couleurs après avoir payé cher leur participation au gouvernement Tory entre 2010 et 2015.
A l’inverse, les travaillistes sont à la dérive sous la tutelle de leur dirigeant radical Jeremy Corbyn tandis que le parti Ukip est lui gangréné par des dissensions internes. En effet, le départ de son leader historique Nigel Farage et la disparition de son cheval de bataille qu'était le Brexit, terminent d’atténuer la force du parti. On s’attend donc à ce que sur le plan local comme sur le plan national, les conservateurs et les libéraux-démocrates progressent au détriment du Labour et du Ukip qui risquent de souffrir et le tout de façon spectaculaire.
La question du Brexit au cœur du scrutin ?
Dans un scrutin local comme celui-ci, le Brexit n’est pas nécessairement la principale préoccupation des électeurs. Ces derniers sont souvent plutôt préoccupés par des problèmes comme la gestion des transports, des éboueurs ou des logements dans leur municipalité.
En tout cas, il est clair que certains partis voudraient bien voir le Brexit s’inviter dans les élections, que ce soit le scrutin d’aujourd’hui ou celui du 8 juin. La Première ministre Theresa May s’en est d’ailleurs servie comme excuse pour provoquer des élections anticipées en expliquant qu’être réélue avec une plus grande majorité lui permettrait d’avoir plus de poids face à Bruxelles lors des négociations de sortie de l’UE. Les libéraux-démocrates pro-européens, quant à eux, espèrent rallier les voix des électeurs qui avaient voté pour rester et qui s’inquiètent aussi de la faiblesse et du manque de crédibilité du Labour aux mains de Jeremy Corbyn.