L’opposant Alexei Navalny est maintenant habitué à recevoir des jets d’antiseptiques vert. Il avait notamment été copieusement aspergé le 20 mars dernier à l’ouverture de son bureau de campagne dans la ville sibérienne de Barnau. Ses partisans s’étaient ensuite amusés à se grimer en vert. Le vert était presque devenu le signe de ralliement des opposants à Wladimir Poutine. Mais cette fois, c’était le 27 avril dernier à Moscou, l’antiseptique lui a brulé l’œil droit. Il a dû être hospitalisé pour recevoir des soins, et il craint de garder des séquelles.
Méthode récurrente
Mais Alexei Navalny n’est pas le seul à avoir été agressé de la sorte. Le blogueur Ilya Varlamov, a aussi reçu ce même liquide dans la ville de Stavropol au sud de la Russie. Varlamov a une page très suivie sur les réseaux sociaux, dans laquelle il dénonce, dans de petites vidéos, les absurdités du quotidien en Russie.
Et une activiste du parti d’opposition Iabloko a aussi subi une agression du même genre, mais le produit qu’elle a reçu lui provoqué des brûlures au visage et aux yeux. Et les menaces deviennent de plus en plus sérieuses. Une juriste de la fondation contre la corruption de Navalny, a été menacé de recevoir de l’acide.
Le silence des autorités
Les autorités judiciaires et les forces de l’ordre n’ont pas réagi. Alexei Navalny a donc décidé de porter plainte devant le parquet, car d’après son médecin, le produit qu’il a reçu ne contenait pas seulement un antiseptique, mais un autre produit plus dangereux.
L’agression a été filmée et la vidéo a été diffusée par une chaine de télévision, REN TV. Les internautes ont reconnus les membres d’un groupe qui s’appelle SERB. L’agresseur est un certain Alexandre Petrounko, et celui qui a filmé l’agression s’appelle Alexei Koulakov. Les activistes du groupe SERB auraient détruits à plusieurs reprises le mémorial improvisé sur le pont où Boris Nemtsov a été assassiné.
A noter tout de même, la réaction du parti Russie unie (qui soutient Vladimir Poutine) : le secrétaire général adjoint a jugé qu’il est « inacceptable de recourir à ce genre d’action dans la lutte politique ». Il l’a condamné et a demandé l’ouverture d’une enquête.
Mais le même genre d’agression avait déjà eu lieu l’année dernière contre la célèbre romancière Lioudmila Oulitskaia et il n’y a eu aucune suite judiciaire.