On peut avoir le plat, les ingrédients, la recette initiale déclinée pas-à-pas, le talent : le plat mangé chez sa grand-mère aura toujours une saveur inégalée. Ce plat a le goût de la mémoire, de la tendresse, des impressions du moment, de la nostalgie qui lustre bien souvent la réalité, mais dans laquelle il est aussi délicieux de se plonger.
« Grandmas Project » n'est pas un recueil de recettes, mais le récit de relations entre petits enfants et grands-parents autour d'une recette, qui a d'ailleurs reçu le haut patronage du patrimoine immatériel de l'Unesco.
Les films réalisés, les récits partagés sont savoureux, tendres et touchants. On retient le sérieux de Nano, la grand-mère de Jonas Pariente distillant le secret de sa molokheya, expliquant à son petit fils pourquoi elle n'a jamais travaillé depuis l'exil de la famille - égyptienne - en France. On savoure les feuilles de vignes farcies préparées par Rosa, Brésilienne d'origine libanaise de 97 ans. On admire les frikkadels de Sonia, et, bien sûr, le lait de poule préparé à 4 mains par Mamie Yoda - caméra gopro fixée sur la tête - et son petit fils Irvin. Dans ces vidéos, on retrouve des réflexions sur l'automne et l'hiver de la vie, sur les choix, sur la condition féminine, sur l'exil, la mémoire.
La transmission s'opère et l'on se surprend à penser : et si je demandais à ma grand-mère ? La bonne nouvelle, c'est que vous pouvez tout à fait apporter votre graine au projet. Pour participer, voir les films, soutenir et en savoir plus : Grandmasproject.org