La trêve au Mozambique «est un acte politique très intelligent de la part de l’opposition»

Au Mozambique, faut-il croire à l'apaisement dans le conflit entre le pouvoir et la Renamo, la Résistance nationale au Mozambique ? En tout cas, de son maquis du centre du pays, le chef de file de l'ex-rébellion, Afonso Dhlakama, a annoncé en début de semaine une prolongation pour deux mois de la trêve d'une semaine décrétée au moment des Fêtes. Pour en parler, Michel Cahen, historien spécialiste du Mozambique, directeur de recherche au CNRS et détaché à la Casa de Velázquez à Madrid, est notre Invité Afrique Soir.

« Depuis le début, la Renamo a demandé des négociations, le pouvoir lui-même a hésité entre accepter les négociations, ce qui a été le discours officiel du nouveau président élu, Filipe Nyusi, qui lui-même combattait pour acquérir son autonomie au sein du parti au pouvoir, le Frelimo, le Front de libération du Mozambique, qui est très, très divisé. Mais en même temps, il y avait des assassinats assez nombreux de dirigeants de l’opposition par des escadrons de la mort du pouvoir. Donc, que ce soit le président mozambicain qui ne contrôlait pas ses troupes ou qu’il y ait une politique à double face, le résultat est que, il y a eu effectivement […], des combats assez intenses dans certaines régions du pays. Alors pas comme à l’époque de la grande guerre civile de 1977 à 1992, mais dans certaines régions spécifiques du pays, il y avait vraiment une situation de guerre, et donc on peut considérer que c’était une guerre civile de basse intensité. »

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