Les banques Crédit Suisse et VTB Group sont dans le collimateur des Etats-Unis. La Securities and exchange commission (SEC), le gendarme de la bourse américain, a ouvert une enquête sur la dette cachée du Mozambique.
En 2013, Maputo a lancé un emprunt obligataire de près de 1,5 milliard de dollars afin d'acheter des bateaux de pêche et de surveillance des côtes. Le Wall Street Journal révélait l'an dernier que ces fonds ont en réalité servi à acheter des armes.
Le gouvernement mozambicain a également menti sur le niveau de sa dette pour obtenir cet emprunt.
La SEC s'intéresse en particulier à un emprunt de 850 millions de dollars accordé par Crédit suisse et la banque russe VTB Group à l'une des entreprises publiques créées par le Mozambique pour acheter les bateaux.
Grave crise budgétaire
Cet emprunt a bénéficié d'une garantie de l'Etat bien qu'il ne soit pas solvable. Cette décision a été prise sans consultation du Parlement, ce qui est contraire à la constitution.
L'enquête de la SEC va donc essayer de déterminer le niveau d'implication des banques dans cette vaste entreprise de dissimulation. Le Parlement mozambicain a mené sa propre investigation, sans élucider cette question.
De son côté, la Finma, l'Autorité de surveillance des marchés financiers suisses, enquête également depuis sept mois sur le rôle du Crédit suisse.
Quel que soit le résultat, cela ne change rien pour le Mozambique qui affronte la plus grave crise budgétaire de son histoire. Le 14e pays le plus pauvre au monde est officiellement déclaré en défaut de paiement.
Sa dette représente 130% de son PIB contre 86%, l'an dernier. Et les grands bailleurs internationaux ont suspendu leurs aides après la découverte du pot aux roses.