Dette cachée du Mozambique: le gouvernement invoque le conflit avec la Renamo

La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont suspendu cette semaine l’essentiel de leur aide financière au Mozambique. La décision faisait suite à la révélation que l’État avait omis de dire aux bailleurs de fonds qu’il était plus endetté que prévu. Il a même caché des emprunts de plus d’un milliard de dollars. Le gouvernement a cherché à se justifier, faisant valoir que la situation politique du Mozambique avait poussé le gouvernement à dissimuler l'importance de l'endettement.

Les tensions restent vives dans la capitale mozambicaine. Les forces de l’ordre quadrillaient hier, vendredi 29 avril, Maputo qui avait des airs de ville morte. Dans un communiqué, la police avait précisé qu’elle ne tolérerait aucun comportement susceptible de nuire à la sécurité.

Depuis que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Grande-Bretagne ont suspendu leur aide, la valeur de la monnaie mozambicaine, le metical, a dégringolé. Les mesures de redressement risquent de creuser un déficit public déjà béant. Elles pourraient aussi remettre en cause de nombreux projets, notamment le développement de gisements pétroliers en mer.

Dans une conférence de presse, le Premier ministre mozambicain Carlos Agostinho do Rosario a expliqué que l'instabilité politique et militaire a poussé le gouvernement à dissimuler les emprunts. Il a soutenu que le gouvernement fait face à des conditions « atypiques » c’est-à-dire à un parti d’opposition, la Renamo, qui se comporte comme une rébellion armée.

Ancienne rébellion armée devenu principal parti d'opposition, la Renamo conteste les résultats des élections générales d'octobre 2014 et des affrontements armés sporadiques l'opposent aux forces gouvernementales.

 

 

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