Pollution de l’air: un coût économique important pour la France

Transports publics gratuits, circulation alternée, maladies respiratoires, la pollution de l’air à laquelle est confrontée une partie de la France a un coût économique.

En Île-de-France par exemple, une des régions les plus polluées, la gratuité des transports publics mise en place depuis mardi dernier coûte à la région 4 millions d’euros par jour. La circulation alternée a un coût aussi ; elle pénalise surtout les entreprises de transports de marchandises. Selon la Fédération nationale des transports routiers, à cause de l’interdiction de circulation, ces entreprises perdent 90 millions d’euros par jour.

Mais l’impact économique de la pollution de l’air n’est pas seulement un phénomène de pic de pollution comme nous connaissons en ce moment. Selon un rapport d’une commission d’enquête du Sénat, la mauvaise qualité de l’air est une aberration économique. Elle coûte chaque année  un peu plus de 100 milliards d’euros à la France, soit 30% de plus que le déficit de l’Etat.

Quels sont les secteurs touchés ?

Cette évaluation intègre les dommages sanitaires mais également les conséquences sur le bâtiment, l’écosystème et l’agriculture. On parle de maladies provoquées par la pollution de l’air, mais on parle peu des coûts économique qu’elles engendrent : hospitalisation, invalidité, absentéisme, perte de productivité. Selon le rapport des sénateurs, 650 000 journées d’arrêt de travail seraient prescrites chaque année à cause de la pollution. Les chiffres sont tout aussi inquiétants quant aux conséquences sur la production agricole ;  la pollution de l’air réduit en moyenne de 10% le rendement du blé en Île-de-France par rapport  à une région non polluée.

Qu’est-ce qu’il faut faire pour réduire cette pollution ?

La mesure la plus urgente est de mettre fin au diésel. il est responsable de 80% des PM10 dans l’atmosphère, ces particules très fines et très dangereuses pour la santé. La France connaît une anomalie dans ce domaine ;  60% du parc automobile est composé de véhicules diesel. On a privilégié ce carburant  sous prétexte de préserver l’industrie automobile française. Il faut donc supprimer au plus vite l’avantage fiscal accordé au gasoil et l'aligner sur celui de l’essence. Puis il faut augmenter les investissements verts en faveur du climat, mobiliser plus de financements pour la transition énergétique. Et sur ce point,  il y a du retard car les investissements verts ont stagné depuis 2013 en France.

On a parlé de la France, mais quel impact économique a sur la planète la pollution de l’air ?
 
Selon une étude récente de l’OCDE, si nous n’agissons pas, la pollution de l’air pourrait être catastrophique pour l’économie mondiale et la santé humaine. Elle pourrait entraîner jusqu'à 9 millions de décès prématurés par an d’ici 2060 et coûter 1% du PIB mondial soit quelque 2 400 milliards d'euros chaque année. Ces pertes de PIB seraient plus fortes en Chine, en Russie, en Inde et dans les pays d’Europe orientale, souligne l’étude. Ironie du sort, si on transformait ces pertes en investissements durables, on éradiquerait le chômage dans le monde.

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