Le Brésil n'est plus le champion incontesté du café instantané. L'industrie caféière brésilienne manque de robusta, la sécheresse a réduit la récolte de ce type de café, appelé « conilon » au Brésil, à son plus bas niveau depuis dix ans. Or c'est le robusta qui est utilisé dans la fabrication des poudres solubles de café instantané.
Les autorités brésiliennes découragent totalement les importations de café robusta de l'étranger, les taxes sont de 30 %, complètement rédhibitoires. Du coup l'industrie brésilienne du café instantané n'a plus de matière première suffisante, elle a cessé de conclure des contrats avec ses clients au-delà du mois de décembre !
Pendant ce temps les concurrents sont en embuscade. Le Mexique et la Colombie, autres pays caféiers, n'ont de leur côté aucune contrainte pour importer des grains de robusta du Vietnam pour leur industrie du café instantané. Mais c'est la Chine qui pourrait profiter le plus de la faiblesse de l'industrie brésilienne. La ville de Chongking, dans le sud-ouest chinois, vient de se doter d'une usine de transformation qui pourra produire 10 000 tonnes de poudre de café, la plus grande unité du pays à ce jour. La Chine ne produit que très peu de café, mais elle importera du robusta du Vietnam, le champion mondial de cette variété. La cité chinoise de Chongking ambitionne à terme de devenir un hub mondial du commerce du café, grâce à une bourse créée en juin dernier. Avec ses voies ferrées dirigées désormais vers l'Allemagne, la Chine pourrait un jour, qui sait, transporter autant de café soluble vers l'Europe, que le Brésil.