Israël espère que les compagnies répondront nombreuses à son appel d'offres gazier, malgré la conjoncture pétrolière et malgré les mauvais souvenirs des démêlés juridiques autour du précédent appel d'offres. Car Israël ambitionne de doubler ses réserves de gaz.
Six ans après la découverte des gisements géants de Tamar et Leviathan, l'Etat hébreu ne peut toujours pas exporter son gaz librement : quand on enlève les 60 % réservés à la consommation nationale et le contrat de fourniture à la Jordanie, Israël n'a plus assez de gaz pour financer une usine de liquéfaction et expédier ce gaz naturel liquéfié par bateau, où bon lui semble.
Pour l'instant, rappelle Pierre Terzian, de Petrostratégies, Israël dépend de la Turquie ou de l'Egypte pour écouler son gaz : « N'ayant pas découvert suffisamment de gaz pour pouvoir exporter en toute indépendance via la liquéfaction - parce que ça coûte cher de construire une usine de liquéfaction - les Israéliens n'ont que deux choix et deux seulement : exporter vers la Turquie, mais il faut espérer que les relations avec la Turquie resteront bonnes, or le passé récent a montré qu'il y a des risques énormes. Deuxième option : l'Egypte, mais cela veut dire aussi qu'Israël accepte de dépendre politiquement et économiquement de l'Egypte pour liquéfier son gaz dans des usines égyptiennes et l'exporter. Donc, les deux options présentent des inconvénients. »
Pour l'instant, Israël ménage toutes les options pour exporter son gaz, le mois dernier il était encore question d'un gazoduc avec la Turquie. Mais les autorités israéliennes espèrent que leurs nouvelles enchères gazières leur donneront la possibilité d'exporter leur gaz liquéfié jusqu'en Europe de l'Ouest. Verdict en mars 2017.