En Jordanie, la contestation enfle contre un contrat de gaz avec Israël

La mobilisation s'amplifie en Jordanie contre le contrat d’achat de gaz signé avec Israël fin septembre. Une manifestation doit avoir lieu à Amman vendredi 14 octobre après la grande prière du vendredi. Un collectif de divers groupes et associations s`est formé pour dénoncer un contrat qu’ils jugent inacceptable. Une normalisation des rapports avec Israël reste taboue dans ce pays qui a pourtant signé la paix avec Israël en 1994.

Avec notre correspondante à Amman,  Angélique Férat

Coupure symbolique de courant chaque dimanche pendant une heure, manifestation toutes les semaines à travers le pays, manifestations des étudiants dans les universités. Le mouvement grandit avec une foule de commentaires et de pages sur  Internet.

La Jordanie va importer, à partir de 2019, 300 millions de m3 de gaz par jour pendant 15 ans. Le pays a besoin de gaz pour produire son électricité. Mais il s’agit de gaz qui sera extrait en Méditerranée au large des côtes.

La population jordanienne est en majorité d’origine palestinienne. Pour beaucoup ce contrat de 10 milliards de dollars est politiquement inacceptable. C’est un soutien à l’Etat d`Israël, entend-on. Un soutien à l’occupation de la Palestine.

« Il y a eu des pressions importantes des Etats-Unis sur la Jordanie depuis 2011. Si on parle des prix, le gaz israélien est plus cher que le prix du gaz sur le marché mondial. La compagnie nationale israélienne a signé un contrat avec BP pour importer du gaz justement parce que le gaz israélien est trop cher. Alors comment ça se fait que notre compagnie nationale signe un contrat ? Cet argent va soutenir l’armée israélienne, va soutenir les colonies. Les Jordaniens disent "non" a tout cela », affirme Hisham Bustani, responsable du collectif national pour l’annulation du contrat de gaz.

Le gouvernement jordanien n’a eu qu’une réponse pour l'instant. Ce contrat est un contrat d’intérêt national.

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