Israël devient exportateur d'énergie

C’est un contrat qui fait grincer des dents en Jordanie. Le royaume va importer du gaz d’Israël. Un contrat de 10 milliards de dollars a été signé avec un consortium américano-israélien qui va exploiter un gisement situé au large des côtes de l’État hébreu. 10 milliards de dollars, c’est un contrat important... Mais pour Israël, les retombées de cet accord ne sont pas qu’économiques.

C’était un jour « historique » aux yeux du ministre israélien de l’Énergie, le jour où Israël est entré dans la cour des pays exportateurs d’énergie. Inconcevable il y a encore six ans, avant la découverte de deux gisements gaziers en Méditerranée. L’exploitation du premier gisement a commencé en 2013. Elle a permis au pays de réduire sa dépendance énergétique : la consommation est uniquement domestique.

Mais le second gisement est, lui, plus prometteur. Et avant le début de son exploitation, prévue pour 2019, l’État hébreu cherchait des débouchés internationaux. Ce contrat avec la Jordanie lui en offre un. Un gazoduc doit être construit pour relier la côte méditerranéenne au royaume hachémite. Et pendant 15 ans, il devrait acheminer au moins 8,5 millions de mètres cubes de gaz par jour.

L'énergie, facteur de réchauffement diplomatique

La Jordanie, signataire d’un traité de paix avec Israël, va pour cela débourser 10 milliards de dollars. Une somme évidemment importante. Mais pour les dirigeants israéliens, la portée de cet accord est plus large que cela. Le pays espère nouer d’autres liens avec des pays de la région. L’Égypte notamment, seul autre pays arabe avec lequel l’État hébreu est en paix. Mais la Turquie aussi.

Yuval Steinitz, le ministre israélien de l’Énergie, fut d’ailleurs la semaine dernière le premier membre du gouvernement à se rendre à Ankara depuis la normalisation, fin juin, des relations diplomatiques entre les deux pays. L’énergie donc comme l’un des facteurs de ce réchauffement diplomatique. Les deux pays envisagent la construction d’un gazoduc les reliant. Aux yeux du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, les bénéfices de l’exploitation de gaz sont certes économiques, mais aussi géopolitiques.

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