Le Brexit a déclenché une véritable tempête. Quatre jours après le référendum, le Premier ministre britannique est démissionnaire, le parti conservateur au pouvoir se cherche en catastrophe un leader et le principal parti d’opposition (le Labour) tente de se débarrasser de leur président dans le plus grand désordre. Pendant ce temps, les Britanniques se déchirent sur le résultat du vote et les Ecossais se demandent à nouveau s’il ne vaudrait mieux ne pas faire sécession. Le tout dans une atmosphère économique totalement fébrile.
Lundi 27 juin, David Cameron réunit son cabinet pour indiquer à ses ministres la marche à suivre post-Brexit mais les esprits sont ailleurs. Tout le week-end, chaque candidat potentiel pour le remplacer à la tête des conservateurs a sondé ses alliés parlementaires avant de se déclarer, puisque dans un premier temps, ce sont les députés qui vont choisir deux candidats. En pole position Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, leader des « brexiters », mais ses ennemis au sein du parti, et ils sont nombreux, ont lancé le slogan « ABB » pour « Anyone But Boris » (n’importe qui sauf Boris). Ils cherchent à imposer une autre favorite, Theresa May, la ministre de l’Intérieur.
Une guerre intestine chez les conservateurs et les travaillistes
Le Labour est en pleine tragi-comédie. Violemment critiqué par les députés travaillistes pour ne pas avoir défendu avec assez d’ardeur l’Union européenne (UE), Jeremy Corbyn est resté de marbre. Il a décrété qu’il ne partirait pas et a limogé un de ses opposants les plus dangereux au sein de son équipe, déclenchant une réaction en chaîne. En cause : une dizaine de responsables de son cabinet ont les uns après les autres claqué la porte.
Par la suite, la rébellion a pris tellement d’ampleur que l’entourage de Jeremy Corbyn a convoqué un conseil de guerre : c’est ainsi qu’on a vu l’un des alliés de Corbyn, parti tranquillement se changer les idées au festival de musique de Glastonbury, rentrer en catastrophe à Londres pour préparer une riposte à la motion de défiance déposée contre le dirigeant travailliste et qui doit être votée mardi 28 juin.
L’Ecosse menace de faire cavalier seul
Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise et dirigeante du parti indépendantiste SNP, a d’ores et déjà prévenu devant le plus de médias possible que l’Ecosse ferait tout pour rester au sein de l’UE. Selon elle, « le Royaume-Uni au sein duquel l'Ecosse a choisi de rester en 2014 n'existe plus ». Conséquence : il est temps d’organiser un second référendum. Ce souhait a été conforté par deux sondages dimanche qui ont montré qu’une majorité d’Ecossais étaient prêts désormais à quitter le royaume.
Face à ces turbulences, plus de trois millions de Britanniques ont signé une pétition réclamant un second référendum sur le Brexit. Cette demande n’a aucune chance d’aboutir. Mais celle-ci révèle un pays profondément divisé et ambivalent vis-à-vis de l’Europe.