Avec notre envoyée spéciale à Calais, Alice Pozycki
On sent une pointe d’amertume à l’égard du Royaume-Uni, notamment à cause de la frontière britannique qui est fixée ici à Calais depuis 2003 et les accords du Touquet. Cela veut dire que les contrôles policiers, douaniers, se font ici au port ou à l’entrée du tunnel sous la Manche, et que les migrants qui sont interceptés en Angleterre sont renvoyés vers le pays de départ, en l’occurrence la France.
C’est pour cette raison que l’on parle de Calais comme d’un goulot d’étranglement, les exilés qui souhaitent se rendre en Angleterre sont véritablement coincés ici.
Chez la majorité des Calaisiens rencontrés par RFI, la même idée revient en boucle : les Britanniques ont voulu sortir de l’UE, et bien qu’ils partent et qu’ils emportent leur frontière avec eux. Autrement dit, ils espèrent une renégociation des accords du Touquet. Le Brexit ne le prévoit pas, car c’est un accord franco-britannique et non européen mais certains responsables politiques français l’ont déjà réclamé. C’est le cas de la maire Les républicains de Calais, et du président de région Xavier Bertrand.
Nouvel espoir pour les migrants ?
Dans la jungle de Calais où vivent entre 4 500 et 6 000 migrants, le Brexit n’est clairement pas le principal sujet de discussion, une large majorité n’est tout simplement pas au courant du référendum. En revanche, pour ceux qui sont là depuis des mois et qui tentent en vain de traverser la Manche, ce Brexit donne beaucoup d’espoir, espoir que les contrôles soient moins systématiques côté français.
De manière plus générale, les migrants sont très incertains du sort qui leur sera réservé à l’issue de ce Brexit. Si les accords du Touquet sont renégociés, la situation évoluera-t-elle de manière favorable pour eux ? Malgré ces incertitudes la détermination des milliers de migrants ne faiblit pas. Ceux qui voulaient à tout prix aller en Angleterre continuent d’y croire. Brexit ou non, pour eux c’est un rêve après les milliers de kilomètres parcourus.