« Pour l’instant nous sommes absolument sans informations. »
« Avant que l’on ait éventuellement, en cas d’attentat, une revendication qui ne serait tarder si ça doit être le cas, on ne saura rien pour le moment sur ce qui s’est passé jusqu’à qu’on ait retrouvé les débris, fait des prélèvements etc.. donc soyons très prudents. »
« L’Egypte est effectivement un pays extrêmement frappé, cela nous touche particulièrement dans la mesure où les liens que nous entretenons avec le peuple égyptien mais aussi avec les autorités égyptiennes sont des liens assez étroits [...] Nous nous retrouvons avec l’Egypte sur le même terrain de guerre par rapport à un ennemi qui est à peu près identique et équivalent. »
La piste terroriste est-elle plausible ?
« C’est plausible mais si on doit en venir là, c’est assez grave parce que ça voudrait dire qu’il se serait passé quelque chose à l’aéroport de Roissy; parce qu’effectivement l’engin explosif, si engin explosif il y a [...] serait éventuellement parti de Roissy, même si une partie du fret avait pu être embarqué en Tunisie précédemment. »
« Je vous rappelle que nous sommes actuellement en état d’urgence dans ce pays, en France, et que théoriquement les aéroports sont l’un de principaux points auxquels cet état d’urgence s’applique. […] Si une faute, une imprudence avez été commise à Roissy, cela serait extrêmement grave à l’époque où effectivement on s’attend à faire venir une partie de la planète pour jouer au football à Paris, sans parler des touristes de l’été. »
Le niveau de sécurité actuel semble-t-il assez élevé dans les aéroports français ?
« Cela me semble difficile de faire plus. Roissy est au standard de ce que sont les grands aéroports internationaux: New-York, Washington, Londres etc .. mais il y a toujours le facteur humain qui peut intervenir ou la malveillance »
Sur le vote d'une nouvelle prolongation de l’état d’urgence en France jusqu’au 26 juillet 2016:
« J’ai eu l’occasion de dire hier, en intervenant à l’Assemblée nationale, au ministre de l’Intérieur que je votais cette loi alors que je savais qu’aujourd’hui ça ne servait strictement à rien, mais je ne voulais pas prendre la responsabilité de ne pas fournir les moyens au gouvernement, au moins de maintenir l’ordre public pendant la coupe de football [Euro2016], en terme de sécurité il y a vraiment de quoi s’inquiéter, donc j’ai voté sans passion la prolongation de cet état d’urgence qui donne quelques petits moyens finalement de contrôler ce qui se passera, mais qui n’est pas une science exacte et qui n’évitera pas les désordres en cas d’affrontements. »
Sur les récentes déclarations de Patrick Calvar, patron de la DGSI affirmant qu'une forte menace terroriste pèse sur la France:
« Nous aurons l’occasion de recevoir Mr Calvar, patron de la DGSI [Direction Générale de la Sécurité Intérieure], lundi soir à la commission parlementaire sur les attentats du 13 novembre, nous lui reposerons la question afin qu’il réponde exactement. »
« Je crois que la question qui se pose à tout le monde c’est pourquoi la France est le pays le plus exposé au monde en matière de terrorisme ? C’est une véritable question. Pourquoi nous? Jusqu’ici c’était les américains, après ça a été les britanniques. Pourquoi aujourd’hui la France serait-elle en tête des pays menacés? C’est la vraie question à se poser. Il faut la poser aux pouvoirs politiques, qu’ils répondent : pourquoi sommes-nous aujourd’hui devenu l’ennemi de tous ces groupes que ce soit l’Etat islamique ou AQMI … Ça tient sans doute à la politique étrangère que nous avons menée et qui a d’une certaine manière, convaincue ces groupes que nous étions devenues l’ennemi, bien avant les américains.»
« D’autre part, nous sommes dans un pays qui aujourd’hui ne peut pas contrôler ses frontières, n’a pas les moyens de vérifier qui rentre et qui sort de son territoire alors que nos amis américains, eux, ont la capacité de le faire.
« Le monde est en train de changer et il va falloir prendre de véritables décisions. Donc il s'agit d'abord de se poser la question: pourquoi sommes-nous devenu l’ennemi de tout le monde ? Et deuxièmement, sommes-nous capables de gérer cette menace, ce qui n’est pas certain. »