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Ce qu’il faut retenir du crash du vol MS804 :
► L'appareil a décollé de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle à 23h09 (heure de Paris et du Caire) avec 66 personnes à bord (30 Egyptiens et 15 Français). Le contact avec le MS804 a été perdu alors qu'il venait d'entrer dans l'espace aérien égyptien et survolait la Méditerranée.
► L’épave de l’Airbus A320 n’a pas encore été retrouvée. Le vice-président d'Egyptair, Ahmed Adel, est revenu jeudi 19 mai sur les déclarations qu'il avait faites sur CNN en annonçant la découverte de l'épave du vol MS804. Un peu plus tôt dans la soirée, le président du Comité grec de sécurité aérienne avait démenti cette annonce faite par le directeur de la compagnie égyptienne.
► Le BEA et Airbus ont envoyé des spécialistes. Trois enquêteurs du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses accompagné d’un conseiller technique d'Airbus vont rejoindre le Caire pour participer à l’enquête. Les enquêteurs quitteront Paris dans la soirée et sont attendus dans la nuit au Caire.
► Des hypothèses, mais pas de piste solide. Paris n'écarte aucune hypothèse, mais le ministre égyptien de l’Aviation civile juge « la probabilité d’une attaque terroriste plus élevée » que celle « d'une défaillance technique », selon le ministre égyptien de l'Aviation civile.
■ L'épave du vol MS804 reste toujours introuvable
« L'épave n'est pas celle de notre appareil. Autant pour nous », a annoncé le vice-président d'Egyptair, Ahmed Adel sur la chaîne CNN. Ce dernier est donc revenu sur ses déclarations qu'il avait faites sur la chaîne américaine en annonçant la découverte de l’épave de l’appareil.
Un peu plus tôt dans la soirée, le président du Comité grec de sécurité aérienne avait démenti cette annonce faite par le dirigeant de la compagnie égyptienne. « Jusqu'à maintenant, l'analyse des débris retrouvés indique qu'ils n'appartiennent pas à un avion, mon homologue égyptien m'a confirmé aussi qu'il n'était pas avéré, que ces débris venaient du vol d'Egyptair lors de notre dernier contact, vers 17H45 GMT », a affirmé Athanassios Binos.
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L'après-midi, Vassilis Beletsiotis, le porte-parole de l'armée grecque, a annoncé que « des objets ont été localisés dans le sud-est de la Crète par un C-130 égyptien, dans une zone qui du point de vue aérien dépend de l'Egypte. Des bateaux seront envoyés sur place » ce jeudi après-midi.
Le flou règne encore sur la nature des débris aperçus. Les autorités grecques n'entrent pas dans le détail. Il s'agirait de deux pièces en plastique flottant à la surface, blanches et rouges et de grande taille. Elles auraient été repérées dans une zone près de laquelle un signal avait été émis par le transpondeur de l'avion. Le transpondeur est un boîtier permettant à la surveillance aérienne de positionner l'appareil. Les recherches ont été interrompues pendant la nuit mais reprendront ce vendredi.
Ce sont les Egyptiens qui supervisent les recherches. Côté grec, relate notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard, les moyens mis en place sont désormais réduits. Seul un avion C-130 participe encore aux recherches. Il semblerait que les Français et les Egyptiens ont pris le relais. Le Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA) va dépêcher trois enquêteurs au Caire, accompagnés d'un conseiller technique d'Airbus, a annoncé le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies.
■ Ce que l'on sait avant la disparition des radars
Le vol MS804, opéré par la compagnie nationale EgyptAir, reliait l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris, et l'aéroport international du Caire. Il a quitté le sol mercredi 18 mai vers 23h20 heure de Paris, après avoir quitté le terminal à 23h09. Selon Constantin Litzerakos, chef de l'Aviation civile grecque, le dernier contact entre les agents grecs et le pilote de l'avion s'est produit « à peu près à 00h05 TU ».
Après cela, le commandant de bord aurait cessé de répondre aux appels des contrôleurs aériens grecs, malgré leur insistance jusqu'à 00h29 TU, lorsque l'appareil a rejoint l'espace aérien égyptien. Selon le ministre grec de la Défense, il a disparu des radars vers 00h45 TU, dans la zone égyptienne de contrôle aérien, après avoir effectué deux virages brutaux de 90° sur la gauche puis de 360° sur la droite.
Toujours selon le ministre grec de la Défense, avant de disparaître des radars à 10 000 pieds d'altitude environ, l'appareil a effectué une chute de 22 000 pieds. Selon Athènes, le point de chute présumé de l'A320 est situé à 130 milles marins au large de l'île de Karpathos, située à l'est de la Crète. Des navires et avions grecs participent aux recherches sur place, aux côtés d'appareils égyptiens, français et américain.
L'administration américaine a en effet envoyé un avion de patrouille maritime P-3 sur la zone, et le président Barack Obama est tenu au courant de l'évolution de la situation régulièrement par Lisa Monaco, sa conseillère pour la sécurité intérieure et l'antiterrorisme. M. Obama a demandé aux responsables de son administration de « joindre leurs homologues internationaux pour proposer soutien et assistance », a déclaré Eric Schultz, porte-parole de l'exécutif.
■ Ce que l'on sait au sujet de l'Airbus A320 disparu en mer
L'appareil manquant est un A320 plutôt récent, livré à la compagnie EgyptAir en 2003. Il avait, à ce jour, 48 000 heures de vol au compteur. Destiné aux courts et moyens courriers, il multipliait les allers-retours entre l'Europe, l'Egypte et les pays du Maghreb. Dans les deux derniers jours, il avait effectué sept rotations entre Paris, Tunis, Le Caire, Bruxelles et Asmara, en Erythrée.
Dans l'appareil au moment du drame : deux pilotes. Selon la compagnie, le commandant de bord était expérimenté, avec 6 000 heures de vol à son compteur. EgyptA est réputée comme étant plutôt une compagnie aérienne sûre. En janvier dernier, un site australien spécialisé dans l'évaluation lui avait attribuée une bonne note en matière de sécurité. Au total, EgyptAir a connu cinq accidents depuis 1985. Un nombre moins élevé que pour Air France ou Américan Airlines.
Il faut désormais retrouver les boîtes noires de l'appareil pour déterminer les causes exactes de l'accident. Mais la mer Egée, où se déroulent les recherches dans le bassin méditerranéen, est très profonde à certains endroits, descendant à plus de 2 000 mètres. Ce qui ne rend pas les opérations plus faciles.
■ Numéros spéciaux proposés aux familles des victimes
L'avion transportait 66 personnes au total, dont sept membres d'équipage et trois agents de sécurité, et 56 passagers, dont un petit garçon et deux bébés. Parmi les passagers, sont évoqués 15 Français, 30 Egyptiens, deux Irakiens, un Tchadien, un Algérien, un Britannique, un Portugais, un Belge, un Saoudien, un Koweïtien, un Soudanais et un Canadien.
La compagnie EgyptAir a mis en place un numéro d’urgence pour que les famillespuissent obtenir des informations : 00 2 02 2598 9320. Le gouvernement français a également mis à disposition un numéro spécial pour l'assistance aux proches : 0033 1 43 17 55 95. Idem pour les Aéroports de Paris, qui proposent à l'adresse des familles le numéro suivant : 0033 1 48 64 59 59.
■ Aucune piste privilégiée, mais la crainte d'un acte terroriste
Dans la matinée, ce jeudi, les officiels français et égyptiens se sont relayés pour assurer qu'aucune piste n'était écartée. Mais en conférence de presse, le ministre égyptien de l'Aviation civile, Chérif Atteya, répondant à une question sur la possibilité d'un acte terroriste, a déclaré que la probabilité d'un attentat était « plus forte » que celle d'une défaillance technique, précisant que cela n'était pour l'heure qu'une spéculation.
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Selon le ministre, aucun des passagers du vol ne suscitait cependant d'inquiétude sécuritaire particulière a priori. Mais des vérifications sont en cours, a-t-il précisé, alors qu'Alexandre Bortnikov, chef des services secrets fédéraux russes (FSB), a de son côté déclaré que le drame était selon « toutes les probabilités » imputable au terrorisme.
■ Donald Trump y va de sa déclaration sur Twitter
Une réunion des dirigeants sociaux-démocrates, programmée vendredi à Rome et à laquelle devaient participer MM. Hollande et Renzi, a été reportée, selon l'entourage du chef de l'Etat français. « Lorsque nous aurons la vérité, nous devrons en tirer toutes les conclusions que ce soit un accident ou une autre hypothèse que chacun a à l'esprit, qui peut être terroriste », a déclaré jeudi matin François Hollande.
Le candidat républicain à présidence américaine, Donald Trump, s'est montré moins prudent. « On dirait que c'est encore un attentat terroriste. L'avion avait décollé de Paris. Quand allons-nous devenir durs, intelligents et vigilants ? Grande haine et maladie ! », a écrit le milliardaire sur Twitter vers 10h30 TU, faisant à nouveau de Paris le symbole de l'angélisme présumé des gouvernements européens face au terrorisme.