Macédoine: grève de la faim des migrants triés par nationalité

La route des Balkans bloquée pour une partie des migrants. Depuis une semaine, les autorités macédoniennes, serbes et slovènes filtrent les nationalités qu'ils acceptent de laisser passer sur leur territoire. A la frontière entre la Grèce et l'ancienne République yougoslave de Macédoine, des migrants ont décidé d'entamer une grève de la faim. 

de notre correspondante à Athènes,

Un millier de personnes attendent à la frontière avec l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Il y a des Pakistanais, des Somaliens, des Bengladais ou même des Népalais mais aussi des Iraniens, des Marocains ou des Algériens. Lundi 23 novembre, certains ont décidé de bloquer le point de passage entre la Grèce et la Macédoine. Ils se sont allongés sur les rails qui passent à ce niveau là et se sont cousus la bouche pour entamer une grève de la faim. Ils demandent à être traités comme les autres migrants.

Car depuis six jours, seuls les Syriens, les Afghans et les Irakiens sont autorisés à passer. Environ 9 personnes sur 10 arrivées en Grèce viennent de ces pays selon les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L'ancienne République yougoslave de Macédoine a pris la décision de filtrer selon les nationalités après que la Slovénie ait fait de même. Les frontières se sont ensuite fermées en amont par effet de domino.

Retour en Grèce

Un millier de personnes attendent donc dans de grandes tentes installées par les organisations non gouvernementales pour gérer les afflux massifs de personnes ces derniers mois. Hier soir, entre 150 et 200 personnes avaient déjà pris des bus dans le sens inverse, pour retourner vers Athènes. Il appartient donc maintenant aux autorités grecques de gérer la situation.

Le ministre adjoint à l'Immigration, Giannis Mouzalas, s'est rendu sur place le week-end du 21 novembre. Dans une interview à la télévision publique ERT, il a critiqué une action unilatérale des pays en aval. Mais il a expliqué que les organisations non gouvernementales, la police et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés tentent de convaincre les migrants rejetés de ne pas rester à la frontière. Ils peuvent demander l'asile en Grèce.

MSF craint le recours aux passeurs

Mais dans ce pays en crise, où il n'y a pas ou peu de structures d'accueil, les perspectives ne sont pas bonnes. Antonis Rigas, le coordinateur de l'équipe de Médecins sans frontières, craint un retour en arrière, c'est-à-dire qu'ils fassent appel à des passeurs, la technique utilisée avant l'ouverture du point passage sécurisé cet été. Un marché lucratif et une pratique dangereuse.

Dimanche et lundi, moins de 500 personnes ont débarqué sur les côtes grecques. On est donc très loin des 3000 à 10 000 arrivées quotidiennes de ces dernières semaines. Selon le ministre adjoint à l'Immigration, le facteur principal c'est le mauvais temps. L'accalmie a été effectivement de courte durée. Sur l'île de Lesbos, les arrivées ont repris de plus belle dans la nuit de mardi à mercredi.

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