Trois millions de migrants en Europe d'ici 2017, l'UE planche

La question des migrants est au programme d'un nouveau sommet de l'Union européenne à Malte, mercredi 11 novembre : 28 chefs d'Etat et de gouvernement européens seront réunis et rencontreront leurs homologues venus d'Afrique. Mais les ministres de l'Intérieur de l'Union européenne sont convoqués ce lundi 9, à Bruxelles, pour plancher sur le sujet, alors que l'on attend 3 millions de réfugiés d'ici 2017. Les Européens se sont mis d’accord pour procéder à la répartition de 160 000 réfugiés d’ici Noël mais pour l’instant, les relocalisations se comptent par dizaines.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet

Les 28 chefs d’États et de gouvernements de l’UE se rendent dès demain à La Vallette à Malte pour rencontrer leurs homologues africains avant de tenir mercredi 11 novembre un nouveau sommet extraordinaire à Vingt-Huit consacré à la crise des migrants.

Les décisions prises par l’Union européenne pour faire face à l’afflux massif de migrants ont du mal à prouver leur efficacité parce qu’elles ne sont pas encore pleinement appliquées et parce que le flux ne tarit pas.

La Commission européenne prévoit que l’arrivée de réfugiés sera encore plus massive en 2016 avant de ralentir en 2017, ce qui ferait au total trois millions de personnes. Après un million de réfugiés en 2015, un million et demi arriveraient l’an prochain et 500 000 en 2017.

Des relocalisations qui tardent

L’arrivée ininterrompue de migrants semble donner raison à ces prévisions et selon les Européens au lieu de s’améliorer, la situation se dégrade, raison de la convocation pour mercredi de ce nouveau sommet de l’UE sur la crise des réfugiés. Les Européens se sont mis d’accord pour procéder à la répartition de 160 000 réfugiés d’ici Noël mais pour l’instant, les relocalisations se comptent plutôt par dizaines.

Depuis le premier vol parti d’Athènes avec à son bord 30 personnes vers le Luxembourg, ce sont au total moins de deux cents réfugiés qui ont pu trouver un pays d’accueil dont 19 en France vendredi 6 novembre, et autant ce dimanche 8 novembre en Espagne. On est donc très loin de l’objectif débattu depuis le printemps et les ministres de l’Intérieur doivent chercher à accélérer le mouvement, en particulier en poussant les feux sous les fameux hotspots, c’est-à-dire les centres de tri et d’enregistrement.

L'importance des hotspots réaffirmée

Tous les pays semblent maintenant d’accord sur un principe, à savoir que les réfugiés doivent impérativement s’enregistrer dans ces centres sinon ils n’auront pas le droit d’aller plus loin. La réflexion va donc bon train et certains affirment que les hotspots pourraient devenir aussi des centres de rétention administrative. Il se murmurait à Bruxelles récemment que la Grèce s’abstenait de prendre les empreintes digitales des migrants de manière à ne pas se voir contrainte de les conserver sur son territoire. Les Vingt-Huit doivent donc s’assurer de la bonne application des mesures qui comprennent aussi une meilleure protection des frontières comme le président du Conseil européen Donald Tusk l’a rappelé dimanche 8 novembre en Allemagne, enjoignant la RFA à plus de fermeté.

L’épineuse question des retours

Les rapatriements de tous ceux qui verront leur demande d’asile refusée sera aussi évoquée, particulièrement à la lumière de la décision du Pakistan de remettre en question les accords de réadmission avec l’UE pour le retour de ses ressortissants. C'est un mauvais signal pour les Européens qui cherchent au contraire à multiplier ces accords de réadmission. Cette question figurera aussi dès mercredi 11 novembre au menu des débats entre Européens et Africains au sommet de La Vallette.

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