L'Iran est encore un modeste exportateur de gaz

L'Iran accueille le troisième sommet des pays exportateurs de gaz, avec l'espoir de doper bientôt ses ventes de gaz à l'étranger.

L'Iran accueille le troisième sommet des pays exportateurs de gaz, au sein desquels il n'est encore qu'un très modeste acteur. Ce n'est pas faute d'avoir du gaz, l'Iran dispose des plus grandes réserves au monde, devant la Russie, près de 34 000 milliards de m3 ! Mais l'Iran exploite encore très peu cet hydrocarbure. Il n'a pas pu développer son immense potentiel sous le régime des sanctions internationales, qui le privent des financements et des technologies étrangères. Sa production de gaz ne suffit même pas à ses propres besoins. Le tiers du gaz extrait en Iran sert à produire de l'électricité, le reste est utilisé dans les foyers iraniens, qui bénéficient de généreuses subventions sur cette énergie.

Seuls 6% des 173 milliards de m3 de gaz produits en Iran sont exportés à l'étranger, des petites quantités en Turquie, en Arménie et en Azerbaïdjan, les pays voisins. Téhéran doit même importer du gaz du Turkménistan qui fournit le nord de l'Iran ! Pour songer à exporter en Asie et en Europe, où le gaz iranien pourrait un jour concurrencer le gaz russe, il faudra des infrastructures pour liquéfier le gaz et embarquer ce GNL sur des bateaux. Or la première usine de liquéfaction du pays est encore loin d'être terminée. Le gisement géant de South Pars n'est pas encore totalement développé.

Seize projets d'exploration-production de gaz attendent dans les cartons du ministère iranien de l'énergie, sur les 50 projets qui doivent être proposés aux enchères ou par négociation aux compagnies étrangères dès que les sanctions seront levées, probablement dans le milieu de l'année prochaine. Pour appâter les candidats, dans un contexte aussi difficile qu'aujourd'hui sur les marchés pétroliers et gaziers, Téhéran n'a pas d'autre choix que d'assouplir considérablement le cadre de ses contrats. Ceux-ci n'offraient jusqu'à présent qu'une rémunération fixe par baril aux compagnies étrangères. Les nouveaux contrats tiendront compte des coûts de production et des fluctuations des prix des hydrocarbures. C'est la condition au retour des investissements et des technologies étrangères indispensables à l'essor gazier de l'Iran.

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