L’Iran veut montrer qu’il est prêt au retour des investisseurs dans le pétrole et le gaz. Dans un mois, annoncent les autorités de Téhéran, c'est-à-dire dès la fin des négociations sur le nucléaire, l’Iran révèlera le contour des nouveaux contrats qu’il destine aux compagnies étrangères. Une vingtaine de types de contrats sont déjà prêts pour les activités aval, de la pétrochimie à la liquéfaction du gaz, pour pouvoir l’exporter par bateaux. Dans l’amont, l’extraction et la production d’hydrocarbures, l’Iran mettra fin aux contrats « pay back » qui rémunéraient les majors, avant leur départ du pays, mais pas assez pour qu’elles aient intérêt à beaucoup investir.
Or le secteur pétrolier et gazier iranien a un besoin urgent d’investissements, 200 milliards de dollars, estime le ministre du pétrole : pour remettre en état les installations, qui ne produisent plus qu’à moitié de leur capacité, pour mieux récupérer le pétrole des vieux gisements, et pour mettre en production des champs récents mais plus difficiles, sans compter le développement des énormes réserves gazières, les deuxièmes au monde derrière la Russie, voire les premières si l’on en croît l’Iran ! Les nouveaux contrats pourraient donc s’apparenter aux contrats de partage de production, plus avantageux pour les compagnies, sans qu’ils soient intitulés de cette manière, puisqu’ils sont interdits en Iran.
Si les majors américaines sont encore discrètes, marquées par des décennies de sanctions des Etats-Unis contre l’Iran, les compagnies européennes se montrent enthousiastes, de gros gisements iraniens dans leurs livres, cela arrangerait bien leur bilan, résume Philippe Sébille-Lopez, de Geopolia. Dès le mois dernier le groupe italien Eni s’est officiellement déclaré intéressé par un retour en Iran. Hier c’était le tour du Néerlandais Shell, du Britannique BP et du Français Total. Total qui fut la dernière major à quitter l’Iran en 2008.