La consommation chinoise ne suffira pas à réveiller les cours du café

La Chine va doubler sa consommation de café en dix ans, mais selon un négociant, cela ne suffira pas à doper les cours.

 

La consommation chinoise ne suffira pas à doper les cours du café. C'est Volcafé, une des plus importantes entreprises de négoce de café, qui le souligne. Cette société suisse avait pourtant beaucoup misé sur la Chine, au point d'investir l'an dernier dans les caféiers du Yunnan.

Mais cet arabica chinois sera surtout destiné à rejoindre les tables chics en Occident, les Chinois eux-mêmes consomment très peu d'arabica, ils achètent surtout du café soluble fait de robusta lyophilisé. Et cette demande chinoise de café n'augmentera pas au point de bouleverser la tendance à la baisse des cours du café depuis l'an dernier, pronostique Volcafé.

Une consommation qui doublera dans les 10 ans

La Chine certes, doublera sa consommation de café dans les dix ans qui viennent, mais elle n'est que le 21e consommateur mondial. Au total, elle n'aura besoin que d'un million et demi de sacs supplémentaires, sur une production mondiale de 150 millions de sacs.

C'est beaucoup moins que ce que l'on avait escompté avant le ralentissement de l'économie chinoise, qui devrait aussi ralentir l'augmentation du pouvoir d'achat des consommateurs chinois, et donc leur appétit pour ce breuvage, nouveau pour eux.

Des prix mondiaux à leur plus bas niveau depuis deux ans

Les cours du café ne sont pas prêts de bouillir du fait des Chinois. Les prix mondiaux du grain vert se traînent à leur plus bas niveau depuis deux ans parce que la récolte du Brésil sera plus abondante que prévu - elle a été sauvée par les pluies, et que la Colombie revient très fort sur le marché mondial avec un quart d'exportations supplémentaires.

Le déficit de l'offre par rapport à la demande, qui s'est reproduit cette année est déjà oublié, il devrait même se transformer en surplus de grains verts en 2016-2017. Si l'on ajoute la force du dollar qui écrase les cours, et le pessimisme des investisseurs vis-à-vis des matières premières, le marché du café, endormi, n'est pas prêt d'être réveillé par la Chine.

 

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