Le café ouest-africain distingué pour ses qualités gustatives

Le premier concours des cafés torréfiés dans les pays d'origine, organisé à Paris, a récompensé 20 cafés, dont 5 d'Afrique de l'Ouest. Le signe d'une montée en gamme de la production ouest-africaine

Le café ouest-africain distingué pour ses qualités gustatives ? Une petite révolution, tant le robusta d'Afrique de l'Ouest traîne une réputation de café âpre et amer. Pourtant, sur vingt récompenses attribuées à l'aveugle, à Paris, cinq sont allées à des cafés torréfiés en Afrique de l'Ouest : des cafés du Cameroun, du Gabon et du Togo. Dont un premier prix dans leur catégorie pour un arabica camerounais aux arômes d'amande, et un robusta gabonais issu de plantations restaurées. Le robusta togolais des Grands Plateaux a, de son côté, reçu le deuxième prix de sa catégorie pour ses qualités de « café frais », aux arômes floraux, tout l'inverse d'un café lourd et gras en bouche.

Reflet du goût pour les cafés puissants et aromatiques en France, comme en Italie,  contrairement aux pays anglo-saxons, ces récompenses sont surtout le signe d'une montée en qualité de la production ouest-africaine après des années de déshérence de la caféiculture. L'AVPA, l'Agence pour la valorisation des produits agricoles, qui organisait ce premier Concours des cafés torréfiés à l'origine, rappelle qu'autrefois le grand concurrent de la Colombie sur le marché du café était le Cameroun ! Regret du jury, la Côte d'Ivoire n'a pas souhaité participer, et les cafés d'Afrique orientale étaient absents de la sélection.

Il n'empêche, les producteurs d'Amérique latine n'ont qu'à bien se tenir : il y a une vraie place pour le robusta gourmet ouest-africain sur ce nouveau marché des cafés torréfiés à l'origine. Certes une petite niche encore puisque, malgré les progrès des emballages et du transport, la majorité du café mondial est encore expédié non pas torréfié mais vert, jusqu’aux pays consommateurs.

Plus largement, l'Afrique de l'Ouest a tout intérêt à poursuivre la restauration de sa caféiculture pour ses clients industriels. En attendant et jusqu'à la fin du mois, une quinzaine de bistrots parisiens proposent de déguster ces crus de cafés qui ont été torréfiés près des plantations, en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

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