Volkswagen, le constructeur allemand qui aspire à la pole position sur le marché automobile est un vulgaire tricheur. Impensable dans l'imaginaire des inconditionnels de la qualité allemande. D'où la Bérézina à la Bourse : le titre a perdu 35 % depuis hier matin. Après avoir nié farouchement pendant un an face à l'agence environnementale américaine, Volkswagen a fini par avouer vendredi dernier. Le chantre du diesel propre avait les mains sales. Le champion allemand ravale sa fierté aujourd’hui et reconnait que 11 millions de ses véhicules diesel ont été truqués.
Tous sont équipés d'un logiciel qui contourne les tests antipollution. Un message dévastateur dans le monde entier. L'image du groupe est sérieusement écornée. D'abord aux États-Unis où l'on ne joue pas avec la vérité. Mais aussi chez lui, en Allemagne. Ce pays comme la Corée du Sud, et l’Italie ont annoncé l'ouverture d'enquêtes sur les voitures Volkswagen.
Le scandale intervient au moment où le groupe est confronté à de multiples défis
Ce scandale intervient au pire moment pour le constructeur allemand. Depuis quelques mois rien ne va plus pour lui. Il est à la peine sur le marché chinois en plein ralentissement et a du mal à s'imposer sur le marché américain qui est pourtant le plus porteur actuellement. En interne, Volkswagen doit mener au plus vite une opération de réduction des coûts pour retrouver de la rentabilité.
On est loin des résultats impressionnants de 2014 quand Volkswagen plastronnait dans les salons du monde entier. Au premier semestre de cette année, il a ravi à Toyota la couronne de premier constructeur mondial, mais il va très vite devoir rendre ce titre de gloire.
Quelles pertes pour le constructeur ?
Seule certitude, les ventes de Volkswagen sont aujourd'hui suspendues sur le marché américain. Il va donc voir sa part de marché diminuer. Les plus alarmistes parlent surtout d'une amende record de 18 milliards de dollars qui pourraient durablement peser sur les résultats du constructeur. On évoque aussi l'éventuel rachat aux particuliers des 500 000 véhicules truqués, 500 000 voitures qu'il faudra réviser, voilà qui va encore grever les comptes. Mais ce ne sont encore que des suppositions.
Le groupe devait investir 7 milliards de dollars dans son usine de Chattanooga pour poursuivre son offensive américaine. On imagine mal ces projets remis en cause, ce n'est dans ni dans son intérêt ni dans celui des Américains sensibles aux nouveaux emplois induits. C'est d'ailleurs en raison de sa forte présence aux États-Unis que les analystes prévoient plutôt une sanction de l'ordre de 1 à 2 milliards de dollars.
♦ En bref dans l'actualité économique :
Deezer sera coté à la bourse de Paris avant la fin de l'annéeLe pionnier français de la musique en ligne veut s'introduire en bourse pour diversifier ses partenaires et pour gagner en visibilité. Le marché du streaming est en plein essor, mais la compétition y est féroce. Deezer après 7 ans d'existence ne dégage toujours pas de bénéfices.