C'est le dossier sur lequel le dirigeant de Syriza a le plus d'espoir de marquer des points, car depuis cet été, le Fonds monétaire international, l'un de ses tout puissants créanciers, est son meilleur allié sur le sujet. Le fonds a fait d'un effacement de la dette grecque une condition sine qua non pour participer au nouveau plan de sauvetage. La dette de la Grèce passera de 175 à 200 % du produit intérieur brut d'ici deux ans. Une évolution insoutenable selon le fonds qui s'interdit d'aider un pays qu'il juge incapable de s'en sortir. Étant donné que les Européens, ne peuvent et ne veulent se passer de l'appui du FMI, ils vont bien finir par consentir un effort là-dessus.
La restructuration de la dette devra donc être abordée très rapidement. Ce matin, le porte-parole du gouvernement allemand, le plus hostile à toute idée de renégociation, a fait part de la volonté de son pays de travailler étroitement avec le nouveau gouvernement sur la question des réfugiés et de la crise de la dette. C'est de bon augure.
Pour Alexis Tsipras, effacer la dette, cela veut dire en finir avec l'austérité
Là-dessus en revanche, les exigences des créanciers n'ont pas changé et Alexis Tsipras doit faire avec, cela fait partie du deal signé cet été. Le nouveau gouvernement devra appliquer une politique qu'il récuse sur le plan idéologique et économique. Cette année le déficit du budget ne peut pas dépasser 0,25 % du produit intérieur brut, et dans les prochaines semaines seront mises en oeuvre des réformes qui vont un peu plus écorner le pouvoir d'achat des Grecs. Comme la réforme des retraites, retardant l'âge de départ à 67 ans en 2025.
Toutes ces mesures seront très vite soumises au vote du parlement. Dans la foulée les représentants des créanciers reviennent à Athènes vérifier que les promesses se réalisent. Le versement de la prochaine tranche d'aide en dépend.
La Grèce est-elle mieux armée pour retrouver un peu de croissance ?
Les 9 mois de drames et d'incertitude qu'ont vécus les Grecs ont sapé la confiance des investisseurs. Les banques ont souffert de la fuite des capitaux et il faut urgemment les recapitaliser pour que l'argent circule à nouveau. La victoire de Syriza c'est déjà un gage de stabilité. Un bon début pour renouer avec la confiance, l'indispensable ingrédient de la reprise, mais pas suffisant en soi.
Alexis Tsipras veut à tout prix effacer une partie de la dette pour redonner de l'élan à l'économie. Mais l'austérité prolongée pourrait réduire à néant cette bouffée d'oxygène a prévenu l'agence Standard and Poor’s dans sa dernière note sur la Grèce. Le maillon faible de la zone euro ne fait plus trembler les marchés, mais il est toujours piégé dans la nasse du surendettement.
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