Les taux de la Fed, nouvelle menace pour les matières premières

La Fed, la Banque centrale américaine, va-t-elle relever ses taux ce jeudi 17 septembre ? Ce serait une première depuis 2006, et un nouveau coup dur pour le secteur des matières premières.

La Fed s'apprête à relever ses taux. Une perspective qui ne réjouit pas le secteur des matières premières, déjà mal en point. La Banque centrale américaine, forte de la reprise aux Etats-Unis, pourrait arrêter de prêter de l'argent aussi facilement, dès ce jeudi ou à la fin de l'année. Ce serait la première hausse des taux d'emprunt en dix ans, aux Etats-Unis. Ils sont quasiment à zéro depuis la crise de 2008.

Si la Fed relève les taux américains du crédit, les investisseurs vont affluer vers le dollar, aux dépens des autres monnaies, ce qui va renforcer le billet vert. L'or va perdre sa valeur refuge au profit du dollar, on peut s'attendre à la chute des cours du métal précieux. Par ailleurs les matières premières sont libellées en dollar, un dollar fort dissuade les achats de matières premières de la part des pays qui n'ont pas le billet vert pour monnaie. Un coup de frein sur la consommation des produits de base est donc à prévoir, ce qui signifie une nouvelle baisse des cours du pétrole, du gaz, du charbon ou du cuivre.

Du côté des pays producteurs qui n'ont pas le dollar pour monnaie, comme le Brésil ou la Russie, on peut s'attendre à une chute supplémentaire de leur devise, qui encouragera les producteurs de sucre, de café, de minerai de fer ou de nickel à exporter plus que jamais. Ce qui risque de tasser davantage les prix mondiaux de ces produits.

Enfin, un crédit plus cher en zone dollar, c'est une mauvaise nouvelle pour tous les groupes miniers et pétroliers qui ont accumulé de mauvais résultats, depuis la chute des cours. Vont-ils pouvoir financer leur dette ?

La question se pose pour de nombreuses petites compagnies américaines qui ne continuent à produire du pétrole et du gaz de schiste que parce qu'elles peuvent emprunter à volonté. Même le géant du négoce et des mines Glencore s'est dépêché, ce mercredi de vendre une partie de ses actions pour se refinancer, avant que la Réserve fédérale américaine ne sonne le glas de l'argent facile.

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