L'Indonésie va réintégrer l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Les autorités de Jakarta avaient émis le souhait de réintégrer le cartel il y a quelques mois. L'Opep vient de dire oui, le ministre indonésien du Pétrole siègera donc à la prochaine réunion de l'organisation, à Vienne, en décembre prochain.
Ce retour de l'Indonésie peut paraître surprenant. L'archipel asiatique produit certes du pétrole, mais il en importe plus qu'il n'en exporte depuis 15 ans pour deux raisons : la production indonésienne décline – ses gisements sont anciens – et le pays a de plus en plus besoin de pétrole pour faire tourner son économie, très diversifiée par rapport aux économies des autres membres de l'Opep. C'est d'ailleurs ce qui avait motivé le départ de l'Indonésie de l'organisation il y a sept ans ; la facture pétrolière était devenue très lourde pour l'archipel asiatique. Ses intérêts divergeaient totalement de ceux des autres pays de l'Opep, qui avaient au contraire intérêt à un prix du baril le plus élevé possible.
Mais c'était il y a sept ans, au temps où le membre le plus puissant de l'organisation, l'Arabie saoudite, pouvait à lui seul faire remonter les cours en fermant un peu les vannes. Ce n'est plus possible depuis la révolution des pétroles de schiste aux États-Unis. Désormais, les prix du brut se traînent sous les 50 dollars.
L'Indonésie a intérêt à se rapprocher de l'Opep pour renouer les liens avec des fournisseurs potentiels et avoir un accès privilégié à un pétrole pas cher, notamment celui de l'Iran, qui ne va pas tarder à augmenter substantiellement ses exportations. L'Indonésie compte également sur les autres membres de l'Opep pour la soutenir dans le développement de ses gisements de gaz, gaz de schiste et gaz de houille, dont l'archipel asiatique regorge, au contraire du pétrole dont les gisements s'épuisent.