Opep: les Vénézuéliens partagés sur la tournée de leur président

Après 13 jours de tournée internationale en Chine et dans plusieurs Etats membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le président vénézuélien Nicolas Maduro était de retour dans son pays ce samedi. L’enjeu de son voyage était d’obtenir une adhésion large au sein du cartel pour lutter contre la chute des prix du pétrole ; un objectif rempli, selon le chef de l’Etat, malgré le refus de l'Opep de réduire sa production. A son arrivée à Caracas, plusieurs centaines de personnes l’attendaient au palais présidentiel. Une joie qui n’était cependant pas partagée par tous les Vénézuéliens. Reportage.

Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

C’est au volant d’un bus que Nicolas Maduro est arrivé au « Balcon du Peuple ». Une symbolique forte pour cet ancien conducteur de bus devenu Président, et surtout son premier bain de foule de l’année. Dans le cortège, Rhyner tient une pancarte avec l’inscription « Bienvenue Président ! » Pas de doutes pour lui, cette tournée est une vraie réussite.

« Il a réussi à obtenir des accords avec certains pays pour que nos relations d’investissements soient encore plus fortes, s’exclame le sympathisant. Et même, comme nous n’avons pas de quoi exploiter totalement nos réserves de pétrole ici, il est allé chercher des alliances internationales. Cette tournée, c’est la preuve que nous avons plus d’amis que d’ennemis. »

Juan Carlos, lui, ne voyait aucune raison de manifester son soutien au président. Cette semaine, le brut vénézuélien a chuté sous la barre des 40 dollars le baril. La preuve selon ce chauffeur de taxi de l’échec de la politique économique menée dans le pays : « Après les années de vaches grasses, nous connaissons une période de vaches maigres. Il aurait fallu mettre de l’argent de côté quand le pétrole était fort : une réserve qui aurait évité d’aller en ce moment dans d’autres pays faire la manche. Tout ça, c’est parce que nous ne vivons que de nos rentes pétrolières. Nous devons nous mettre à produire sinon ça va s’empirer. »

Des critiques que le président semble entendre annonçant « une transition économique vers le socialisme productif ». Avant cela, il devra défendre dès ce mardi son bilan économique de l’année 2014.

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