Le commerce international des dattes prend de l'essor, et pas seulement au moment du ramadan. Depuis des décennies, les dattes étaient dans leur grande majorité autoconsommées dans les pays de production. Mais elles voyagent de plus en plus. Aujourd'hui, une datte sur dix est exportée. C'est deux fois plus qu'au début des années 2000, d'après les statistiques compilées par FruitTrop, la revue du Cirad.
Le premier producteur mondial est de loin l'Egypte, mais elle consomme presque toute sa récolte. Le premier exportateur mondial, devant l'Irak, est le Pakistan. Il fournit en grande partie l'Inde, son grand voisin. Les Indiens, décidément très amateurs de douceurs, ont doublé leurs importations en moins de dix ans. Ils absorbent 40 % du commerce mondial des dattes.
Le deuxième importateur mondial ? On a du mal à le croire, mais c'est le Maroc. La consommation de dattes a explosé dans le royaume chérifien et le plan Maroc Vert a échoué pour l'instant à relancer la filière du palmier dattier. Le Maroc se fournit auprès de ses voisins du Maghreb qui alimentent également le marché européen, un marché européen qui progresse mais plus grâce à la France. Si la France reste la plaque tournante du commerce des dattes en Europe, puisqu'elle réexporte 40 % de ses importations, la consommation stagne dans l'Hexagone, on mange désormais plus de dattes au Royaume-Uni !
Le nord de l'Europe est le nouveau relais de croissance pour ce fruit. Le premier fournisseur de l'Europe demeure la Tunisie, mais l'abandon des palmiers dattiers et la mauvaise récolte 2014 ont fait de plus en plus de place aux Deglet nour concurrentes, celles de l'Algérie, qui engrange le bénéfice des soins accordés aux palmiers dattiers algériens au cours des années. Mais les producteurs nord-africains sont également de plus en plus concurrencés par les dattes israéliennes, vendues fraîches, et les dattes pakistanaises, au prix imbattable.