Pour se hisser dans les premiers rangs du classement, HSBC s'est livré à une course au gigantisme avec des acquisitions tous azimuts au tournant du millénaire. Au faîte de sa puissance, elle a eu jusqu'à 300 000 employés. La banque britannique a bien résisté à la débâcle financière de 2008, mais elle sera très vite rattrapée par les nouvelles exigences des gouvernements, en matière de régulation et d'éthique. Le montant total des pénalités imposées aux banques est passé de 5 milliards de dollars en 2010 à près de 90 milliards de dollars en 2014.
HSBC a doublé ses effectifs consacrés à la bonne gouvernance, de 3 200 à 7 200, mais en laissant ses filiales agir à leur guise, elle n'a pas diffusé une culture de bonne gouvernance et encaisse depuis quelques années procès et pénalités en série. Condamnée à une amende colossale par la justice américaine pour blanchiment d'argent de la drogue au Mexique, la banque est également impliquée dans la manipulation des taux d'intérêt, la vente de produits toxiques et la voilà maintenant empêtrée dans le Swissleaks, un vaste système de fraude fiscale à travers l'Europe.
C'est en partie pour faire face à ces charges imprévues qu'elle taille à nouveau dans ses effectifs
Depuis 2011, 50 000 postes ont été supprimés, autant auront disparu d'ici la fin 2017. La banque aura alors perdu le tiers de ses effectifs par rapport à 2010. Le nouveau plan annoncé ce matin prévoit des suppressions de poste et la cession de deux filiales, en Turquie et au Brésil. Un vaste mouvement de relocalisation est programmé dans les zones les plus prometteuses c'est-à-dire en Asie. Avec cette saignée, HSBC espère économiser 5 milliards de dollars par an.
Mais elle doit aussi revoir ses activités dans la banque d'investissement où elle est à la peine. Son modèle de banque universelle, c'est-à-dire présente sur les marchés et auprès des particuliers n'est pas remis en cause. Sa branche britannique de banque de détail est d'ailleurs florissante, tout comme l'ensemble de ses activités en Asie. HSBC veut aussi renforcer sa présence sur ce continent.
L'Asie est dans l'ADN de la banque britannique
Elle a été créée en 1865 à Hong Kong pour financer le commerce de l'opium. Et cette région demeure pour elle de loin la plus profitable. Avant impôt, sur 10 dollars de bénéfice, 8 proviennent de ses activités asiatiques. HSBC veut donc approfondir sa présence à travers toute l'Asie du Sud-Est où elle estime que l'activité bancaire connaitra sa plus forte croissance dans les dix prochaines années. HSBC qui avait déménagé son siège de Hong Kong à Londres après l'acquisition de la banque des Midlands pourrait même revenir au bercail. Pour coller à son activité, mais aussi parce qu'elle commence à trouver la pression fiscale trop forte à Londres.
♦ En bref dans l'actualité économique
Après l'Inde, c'est l'Afrique de l'Est qui commence à se détourner de la soupe Maggi
Nakumatt, le plus grand distributeur en Afrique de l'Est retire la soupe du groupe Nestlé de ses magasins au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie au Rwanda et au sud Soudan. La semaine dernière les autorités indiennes ont révélé que la célèbre soupe instantanée contenait du plomb, certains États l'ont donc banni des étals. Nestlé récuse cette analyse, ce qui n'a pas suffi à stopper la panique.