Des dizaines de milliers de suppressions de postes à venir chez HSBC

Condamnée à de lourdes amendes, faisant face à une baisse de ses résultats en 2014, la banque britannique HSBC, cotée à Londres et Hong Kong, a annoncé ce mardi 9 juin 2015 un plan de restructuration prévoyant la suppression de 22 000 à 25 000 emplois dans le monde, et la cession de ses activités en Turquie et au Brésil, où elle emploie 25 000 personnes dont les postes sont également menacés.

Le vaste scandale de fraude fiscale dévoilé en Suisse a de lourdes conséquences pour les salariés de la banque Hongkong and Shanghai Banking Corporation (HSBC). L'établissement, coté à Londres et Hong-Kong, a accepté la semaine dernière de payer une amende de 38 millions d’euros en échange de la clôture de l’enquête, au terme d’un accord passé avec la justice helvétique. Résultat : ce mardi, HSBC a annoncé un plan de restructuration qui porte sur la suppression de 10 % de ses effectifs dans le monde, soit entre 22 000 et 25 000 suppressions d’emplois.

Délocalisations vers des pays à « faible coût »

La banque britannique a par ailleurs annoncé son intention de délocaliser une partie des effectifs restants dans des pays à « faible coût-haute qualité » de main-d’œuvre. HSBC va céder ses opérations en Turquie et au Brésil, où elle emploie 25 000 personnes, pour se concentrer sur l'Asie. « L'Asie devrait connaître une forte croissance et devenir le centre des échanges internationaux au cours des dix prochaines années », a justifié le directeur général de HSBC, Stuart Gulliver, dans une note boursière dans laquelle la banque explique vouloir se concentrer sur le sud de la Chine et les pays d'Asie du Sud-Est qui, comme les Philippines, l'Indonésie, la Malaisie ou Singapour, affichent des taux de croissance annuels de plus de 4 %.

Conséquences de scandales à répétition

Le siège de la banque pourrait lui aussi être délocalisé et quitter Londres. Tout un symbole. L’objectif affiché est de réaliser des économies de 4,5 à 5 milliards de dollars par an d'ici 2017, par le biais d’une opération dont elle a estimé le coût global entre 4 et 4,5 milliards de dollars.

Les comptes de HSBC ont été sérieusement ébranlés suite au scandale Swissleaks, qui a dévoilé ses pratiques d'évasion fiscale à grande échelle, via sa filiale suisse. Ce scandale, qui a donc coûté 38 millions d’euros d’amende à la banque, n’est pas le seul auquel HSBC a été confrontée.

La plus grande banque d'Europe a été contrainte de verser l'équivalent de plusieurs milliards d'euros d'amendes et d'indemnités dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni (scandale de la manipulation du taux de change) et aux Etats-Unis, où elle a été reconnue coupable d'avoir blanchi l’argent des cartels de la drogue dans ses succursales d’Amérique du Sud.

Si, en 2014, HSBC avait accusé une baisse de son bénéfice net de 15 %, cette nouvelle restructuration s’inscrit dans un processus déjà amorcé lors de l’arrivée de Stuart Gulliver à la tête de l’entreprise, qu’il aura fait passer de 295 000 employés en 2011 à 208 000 en 2017.

 

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