SwissLeaks: le compte en Suisse du directeur général de HSBC

Le directeur général de HSBC avait un compte en Suisse. Alors que la première banque européenne est éclaboussée par le scandale SwissLeaks d'évasion fiscale et qu'elle affiche des résultats en baisse, elle a dû reconnaître que son patron stockait ses bonus sur un compte helvétique.

C'est au moment même où HSBC annonce une baisse de 15% de ses bénéfices en 2014, notamment en raison d’une série d’amendes qu’elle a dû verser aux autorités de régulation, qu'on apprend que son directeur général, Stuart Gulliver, avait un compte en Suisse. Il s’en servait pour y créditer les bonus tirés de son activité dans la banque. Ce compte était ouvert au nom d'une société panaméenne « pour des raisons de confidentialité », a expliqué la banque britannique, en réponse aux informations parues dans la presse. Et le compte, ouvert en 1998, était déclaré aux autorités britanniques. Les avocats du directeur général affirment qu’il s’est acquitté de l’impôt sur le revenu lié à ces bonus à Hong Kong où il résidait alors. L’image d'HSBC atteinte par le scandale SwissLeaks ne sort donc pas grandie de ces dernières révélations.

Excuses les plus sincères ?

Ironie du sort, c'est le même Stuart Gulliver qui, en sa qualité de directeur général de HSBC, avait, le week-end dernier, présenté ses excuses les plus sincères pour les pratiques d'évasion fiscale de sa filiale suisse, révélées par la presse internationale. La filiale suisse HSBC Banque privée aurait permis à ses clients de soustraire 180 milliards d’euros à la vue du fisc entre novembre 2006 et mars 2007.

Le patron de HSBC affirmait à pleine page dans la presse britannique dominicale que la banque ne souhaitait pas faire des affaires « avec des clients qui se soustraient à l’impôt et ne respectent pas nos exigences en matière de lutte contre les délits financiers ». Il ajoutait que la filiale suisse fautive avait, depuis 2007, été réorganisée de fond en comble. HSBC devra cependant répondre à quelques questions difficiles lors de son audition mercredi devant les parlementaires britanniques. 

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