Le géant sud-africain du platine Lonmin taille dans ses effectifs

Nouvelle crise en vue dans les mines de platine sud-africaines : la compagnie Lonmin prévoit 3 500 suppressions d'emplois.

Le géant sud-africain du platine Lonmin veut se séparer de 10 % de ses effectifs. Une nouvelle qui risque de rallumer les conflits sociaux dans un secteur déjà très éprouvé depuis quatre ans. En 2012, 34 personnes avaient péri lors de l'intervention de la police sur le site de Marikana, où les mineurs étaient en grève. L'an dernier, les mines sud-africaines des trois géants du platine - Amplats, Impala et Lonmin - subissaient une nouvelle grève de cinq mois soldée par une hausse des salaires, mais aussi par une chute de la production, qui n'a pas été compensée par une hausse des prix. Bien au contraire, ils sont au plus bas depuis six ans.

La demande chinoise en bijoux de platine s'est tarie depuis que Pékin a mis en place ses mesures contre la corruption. Et les Etats-Unis importent moins de platine depuis le début de l'année, le dollar s'étant affaibli. Le principal débouché du platine, l'industrie automobile, se ferme lui aussi, le platine étant utilisé dans les pots catalytiques des voitures diesel, un carburant de plus en plus boudé en Europe parce qu'il favorise les émissions de particules fines très polluantes. Quant à la pile à combustible qui pourrait soutenir la consommation de platine, elle en est à ses balbutiements. La pénurie de ce métal précieux, annoncée depuis longtemps, n'est donc pas pour demain.

La compagnie sud-africaine Lonmin est d'autant plus fragilisée qu'elle est sur le point d'être lâchée par l'un de ses principaux actionnaires, le géant suisse du négoce Glencore. Avec 3 500 emplois menacés, la restructuration de Lonmin est la plus sévère à ce jour. L'un des principaux syndicats du secteur minier sud-africain, le NUM, a déjà promis de s'opposer à cette décision, pour « arrêter l'hémorragie » du secteur. Une hémorragie qui n'est sans doute pas terminée, puisque les concurrents de Lonmin, le numéro un Amplats et le numéro deux Impala, envisagent des restructurations à leur tour.

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