Afrique du Sud: la société minière Lonmin soupçonnée d’évasion fiscale

En Afrique du Sud, la commission Farlam, qui enquête sur le drame de Marikana (en 2012, 34 mineurs en grève ont été abattus par la police à Marikana) depuis plusieurs mois, a mis à jour les mauvaises pratiques de la compagnie Lonmin, soupçonnée d’évasion fiscale. Une enquête pourrait être ouverte par l’administration fiscale sud-africaine.

La compagnie Lonmin aurait échappé à l’impôt en Afrique du Sud grâce à un montage financier complexe. Entre 2008 et 2012, le géant minier aurait transféré plus de 160 millions d’euros à deux de ses filiales. L’une d’elles est basée aux Bermudes, un pays considéré comme un paradis fiscal.

Selon les enquêteurs de la commission Marikana, ces montages financiers ont notamment permis à Lonmin de verser d’importants bonus à ses dirigeants, alors que cet argent aurait pu être utilisé pour augmenter les salaires des mineurs et améliorer leurs conditions de vie.

Les responsables de Lonmin sont confus

Interrogés par la commission d’enquête, les responsables de Lonmin sont restés confus. Ils affirment que la situation a été régularisée en 2012. Et si cela n’a pas été fait plus tôt, c’est parce qu’un partenaire de Lonmin -la compagnie Incwala- s’y opposait.

Or, la société en question est contrôlée par le fonds d’investissement fondé par Cyril Ramaphosa, le vice-président sud-africain. A l’époque celui-ci était membre du conseil d’administration de Lonmin : il se serait appuyé sur ses relations au sein de l’ANC pour faire pression sur la police et mettre fin à la grève de 2012.

Un appel a été lancé, pour demander à l’administration fiscale d’ouvrir une enquête.

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