A Marikana, 2 ans après, un silence qui fait écho à celui de l’enquête

L’Afrique du Sud commémore aujourd’hui les deux ans du massacre de Marikana, le 16 août 2012, lors duquel 34 mineurs en grève illégale ont été abattus par la police. La cérémonie en cours sur les lieux du drame, dans la région minière du nord-ouest du pays, a démarré dans un lourd silence. Aucun membre du gouvernement n’est présent. L’ANC et le gouvernement ont été accusés d’attentisme et soupçonnés d’avoir cherché à protéger les intérêts du géant minier Lonmin.

Les membres du gouvernement étaient déjà absents lors des célébrations de l’année dernière. Ils n’ont pas été invités cette année non plus. Le président Jacob Zuma - accusé de chercher à « enterrer la vérité » sur le drame - a simplement fait savoir ce samedi matin que cette journée devait être l’occasion d’une « réflexion sur la paix et la tolérance pour qu’un tel drame ne se reproduise pas ». Mais c’est bien peu pour les mineurs qui vivent toujours dans la misère et reprochent au gouvernement de n’avoir tenu aucune de ses promesses depuis 2012. Mais si l’ANC n’est pas la bienvenue à Marikana, les partis d’opposition ont, en revanche, investi les lieux. Julius Malema, le leader du parti les Combattants de la liberté économique, est notamment arrivé sous les acclamations de la foule.

Un élu du parti de Malema en maître de cérémonie

Mais c’est dans un silence lourd que les commémorations ont débuté, ce matin. Les veuves des mineurs sont montées sur la scène, une bougie rouge à la main en hommage à leurs époux décédés. Elles ont entouré le maître de cérémonie, l’avocat Dali Mpofu. Cet élu du parti de Julius Malema représente une partie des familles des mineurs morts ou blessés. Me Dali Mpofu a lu les noms des 44 hommes morts au cours de la grève d’août 2012. Il a également souligné que le drame de Marikana a représenté un tournant dans la démocratie sud-africaine. « Nous pensions que cela n’arriverait jamais après 1994 », a-t-il notamment déclaré.

Deux ans après les faits, à Marikana, les mineurs continuent de réclamer justice pour leurs camarades abattus par la police. Mais la commission chargée d’enquêter sur cette affaire n’a aucun pouvoir juridique. Elle peut simplement formuler des recommandations.

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