Il y a de quoi effrayer les pays dont les revenus dépendent des exportations pétrolières ; l’afflux d’or noir iranien va provoquer une chute des cours en cas de levée des sanctions occidentales. Le pays est le cinquième plus gros producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Malgré les sanctions, il exporte environ 1,1 million de barils par jour contre le double en 2011, année de l'entrée en vigueur de l'embargo européen. L’Iran est aussi gorgé de gaz et dispose des deuxièmes réserves mondiales après la Russie. Une fois les sanctions levées, l’Iran mettra d’abord sur le marché ses énormes stocks de pétrole accumulés faute de pouvoir les vendre.
Les analyses pensent qu’avant la fin de l’année Téhéran pourrait aussi relever ses niveaux de production. Le marché mondial sera donc inondé, et l’Iran n’hésitera pas une seconde à augmenter son offre même avec des cours actuellement très bas. Le pétrole représente sa première source de devises et Téhéran n’a pas d’autres choix pour redresser son économie aux abois après plusieurs années de sanctions. Un tel scénario va forcément provoquer des débats entre les membres de l’OPEP.
Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les pays consommateurs ont tout intérêt à ce que les prix soient au plus bas. La Chine, grosse consommatrice, doit se frotter les mains, mais pas uniquement elle. L’accord sur le nucléaire iranien pourrait initier le retour des compagnies occidentales en Iran. Les sanctions commerciales décrétées contre le pays par les États-Unis il y a plus de trente ans, puis à partir de 2006 par l'ONU et l'Union européenne, se sont traduites par un départ progressif des grandes compagnies pétrolières. L’entreprise française Total a été la dernière à quitter le pays, en 2008. Quelques compagnies chinoises et indiennes sont les seules à y travailler aujourd'hui.