L’Australie gagnée par le ralentissement mondial

L'Australie s'apprête à accueillir le sommet du G20 ce week-end à Brisbane. Le ralentissement mondial de l'économie est le principal sujet inscrit à l'ordre du jour, un coup de mou qui concerne aussi l'Australie. 

 

Premier indice d'essoufflement : la hausse du chômage. Il a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans en septembre, avec une pointe à 6,2 % et depuis, il ne redescend pas, tous les analystes pensent qu'il va continuer à progresser. Dans ce pays continent, sorti indemne de la crise financière, un pays où la dernière récession remonte à 23 ans, c'est un phénomène alarmant.

A mettre en relation avec les ratés dans le secteur minier, qui a été pendant longtemps le turbo de l'activité grâce à l'appétit de la Chine pour le fer et le charbon. Mais il y a deux ans, le pic des investissements miniers a été franchi. Concrètement, ça veut dire moins de mise en chantiers pour exploiter les minerais, pour aménager les routes et les ports indispensables à ce commerce juteux avec la Chine, et donc moins d’activité en perspective. La croissance est encore supérieure à 3 % cette année, mais elle sera inférieure à 2 % l'année prochaine.

L'Australie est aujourd'hui victime de sa dépendance aux matières premières ?

Même si les cours et la demande refluent, l'exploitation du fer et du charbon demeure un des gros pourvoyeurs de devises et la Chine un client encore très gourmand. Mais l'Australie semble avoir du mal à trouver des relais de croissance. D'abord pour des raisons structurelles, liées à son statut de producteur de matières premières. Pour attirer les travailleurs qualifiés, les entreprises minières ont très bien payé leurs salariés. Maintenant que les cours baissent, ces entreprises sont moins profitables. Quant au secteur non minier, il a pâti de l'inflation généralisée des coûts de main d'oeuvre. Par conséquent il souffre de plus en plus de la concurrence étrangère.

L'agriculture, elle aussi orientée vers l'exportation, se porte bien. Les services également. Mais l'industrie est à la peine. En témoigne la mort annoncée de l’automobile. Le dernier constructeur présent, Toyota, fermera ses dernières usines en 2017. L'Australie sera alors avec l'Arabie saoudite le deuxième pays du G20 dépourvu d'industrie automobile. 50 000 emplois sont concernés.

Le gouvernement de Tony Abbott n'a pas essayé de retenir le constructeur japonais ?

Bien au contraire, il a décidé en début d'année de supprimer les subventions à l'automobile. Une décision prise pour des raisons idéologiques selon les syndicats australiens. Après des années de gestion travailliste, le libéral Tony Abbott a axé sa politique sur le retour à l'équilibre des comptes et le désengagement de l'Etat. D'où les coupes sombres dans les aides publiques.

Sa politique est surtout perçue comme une pure défense du secteur minier. L'impôt sur les bénéfices prélevés sur les producteurs de charbon a été supprimé, ainsi que la taxe carbone. A rebours de son engagement à dépenser moins, le Premier ministre propose même une prime aux industriels qui diminuent leurs émissions de gaz à effet de serre.

 


 
EN BREF DANS L’ECONOMIE
 
Les banques françaises très friandes des paradis fiscaux

Le Luxembourg est leur destination préférée. Le quart du chiffre d'affaires réalisé à l'international vient des paradis fiscaux, selon l'étude publiée par une plateforme d’ONG. L'évasion fiscale fait partie des sujets qui seront évoqués au G20 de Brisbane.

Les Européens vont limiter leurs dépenses pour les fêtes de Noël

Le budget moyen pour les cadeaux et les agapes de fin d'année sera de 488 euros en Europe, en recul de 3 %. En France, cette enveloppe baissera de 4,5 % d'après l'enquête du cabinet Deloitte. 

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