Pour eux, ce rattachement est une question de bon sens. À l'heure de la mondialisation, la diplomatie ne peut être qu'économique, plaide Alain Juillet, le président de l’Académie de l’intelligence économique. L'économie est d'ailleurs une arme redoutable dans les tensions géopolitiques comme on le voit avec l'Iran ou la Russie. En élargissant son champ de compétence, Laurent Fabius comble le retard accumulé avec les autres chancelleries européennes. Car il y a belle lurette que les entreprises allemandes, britanniques ou suisses disposent de l'assistance de leurs diplomates.
Les grandes entreprises françaises ont toujours reçu le soutien du réseau des ambassades pour la signature des gros contrats, en revanche les PME et les entreprises de taille intermédiaire manquaient jusqu'a maintenant d'interlocuteurs. Que toute l'administration à la disposition des entreprises exportatrices soit en ordre de bataille, sous la coupe d'un même chef devrait donner un nouvel élan aux exportations françaises. Elles en ont le plus grand besoin. Le déficit du commerce extérieur a diminué en février, a-t-on appris ce matin, surtout grâce à la baisse des importations. Sur l'année 2013, il se monte à 61 milliards d'euros, il était de 42 milliards en 2007.
Les fonctionnaires du Quai d'Orsay ont maintenant la mission de vendre la marque France
Depuis un peu plus d'un an, cela fait désormais partie de leurs attributions. Les entrepreneurs se réjouissent du travail effectué par la nouvelle direction des entreprises et de l'économie mise en place par Laurent Fabius. Tous les outils sont en place, reste à savoir si les hommes et les femmes sont bien formés à leur nouveau métier.
Pour le moment les diplomates français ne reçoivent pas de formation spécifique, contrairement à ce qui se fait couramment chez nos voisins européens. Le langage policé des ambassadeurs, leur action feutrée semble parfois en décalage avec l'esprit commercial où l'agressivité et la réactivité sont indispensables. C'est donc un changement de logiciel qui est en cours au quai d'Orsay où l'on cherche à valoriser l'existence de 163 ambassades à travers le monde.
La diplomatie économique sera-t-elle complémentaire ou dépendante de la diplomatie politique ?
C'est la grande question que se posent les chefs d'entreprise. Les États-Unis savent très bien cloisonner les deux champs d'action, en imposant par exemple de sanctions à l'Iran et en trouvant par ailleurs des voies de contournement pour leurs entreprises. C’est une question de savoir-faire, mais aussi de principe. Paris doit définir sa ligne.
♦ En bref dans l'actualité économique
La Zambie a réussi à lever un milliard de dollars sur les marchés
Le taux d'intérêt de cet emprunt à dix ans est de 8,5 %. Un coût en rapport avec le risque que présente ce pays, mais en phase avec les attentes des analystes. La Zambie, riche en cuivre fait partie des pays prometteurs identifiés comme futurs émergents par la Coface.
Au Japon, Toyota remplace les robots par des hommes
Le constructeur automobile s'est aperçu que les robots étaient rapides, mais incapables de juger et d'améliorer leur process. Pour gagner en efficacité, rien ne vaut un homme ou une femme aux manettes susceptibles de repérer les anomalies et d'apporter des solutions. Le Japon est l'un des pays où le taux de robotisation est le plus élevé au monde.