Qui ne dit mot consent. En s'abstenant de toute réglementation contraignante sur les gaz de schiste en Europe, la Commission de Bruxelles ouvre de fait la porte à leur exploitation. À charge pour chacun des États membres de décider s’ils veulent ou non explorer cet hydrocarbure non conventionnel. À charge également pour les États d'encadrer eux-mêmes son extraction.
La Commission regrette qu'il n'ait pas été possible de dessiner un cadre européen pour l'exploitation des gaz de schiste. Mais au bout du compte Bruxelles a préféré ne pas mettre en péril tout le paquet Energie-Climat qui sera examiné par les États en mars prochain. Les positions des États européens étaient inconciliables, entre fervents partisans des gaz de schiste comme le Royaume-Uni, le Danemark et la Pologne, et farouches opposants comme la France et la Bulgarie.
Avec, au milieu, une Allemagne qui n'interdisait la fracturation hydraulique que dans les sous-sols très riches en eau. Même au sein de la Commission il était difficile de rapprocher les points de vue des commissaires de l'environnement et de l'industrie, ce dernier plaidant l'indépendance énergétique accrue que les gaz de schiste donneraient à l'Europe.
Aucun cadre contraignant donc, de la part de la Commission. Tout juste des recommandations aux États, Bruxelles leur suggère d'informer correctement les citoyens, de mesurer à tous les stades les répercussions de la fracturation hydraulique sur l'eau, l'air et les sols, et de contrôler les émissions de gaz à effet de serre, si besoin par la capture des gaz. De simples recommandations, dont l'usage par les États membres sera évalué dans un an et demi par Bruxelles. D'ici là, en Europe, le champ du gaz de schiste est libre !