Alors que la Chine se revendique désormais première puissance commerciale mondiale, sa croissance sur l'ensemble de l'année est restée stagnante puisque son niveau est resté équivalent à celui de 2012. Cependant, au regard des économies du Vieux Continent, l'économie chinoise reste une économie en bonne santé. Elle a enregistré une croissance de 7,7% sur l'ensemble de l'année 2013.
Le gouvernement chinois tablait sur une croissance de 7,5 % du PIB, il a donc dépassé son objectif, alors que certains observateurs considéraient ses prévisions trop optimistes. Ces étaient doutes fondés car, durant toute la première moitié de l'année, la croissance chinoise n'a cessé de poursuivre son lent ralentissement, un mouvement engagé depuis déjà deux ans.
Intervention de l'Etat
Ce revirement de situation est dû essentiellement à une intervention de l'État. Au mois de juillet, le gouvernement a décidé de mettre en place un mini-plan de relance à travers trois mesures : la suspension de la fiscalité pour les très petites entreprises afin de préserver l'emploi, une simplification des contraintes administratives pour les exportateurs et favoriser l'investissement dans les infrastructures public, comme la construction de nouvelles lignes de métro. Dès le troisième trimestre, les résultats étaient tangibles. Un vrai coup de fouet pour l'économie qui est passée dès le mois de septembre de 7,5% à 7,8% de croissance. La production industrielle a de facto augmenté de 9,7% en décembre sur un an. Les ventes au détail ont progressé de 13, 6% et l'investissement dans les infrastructures a grimpé de 19,6% sur l'ensemble de l'année 2013.
L'économie chinoise fait face à un déficit colossal. Pékin sait qu'il faudra d'autres mesures pour endiguer la forte augmentation des dettes contractées par les collectivités locales : + 67% en deux ans, soit la somme faramineuse de 2 200 milliards d'euros. Les officiels des provinces se sont livrés à une surenchère de projets immobiliers et architecturaux pharaoniques qui, aujourd'hui, sont des gouffres financiers. Le taux d'endettement du pays explose, il atteint 58% du PIB contre seulement 17% il y a quatre ans. Depuis des années, la dette grimpe plus vite que la capacité de remboursement. Alors évidement, cette fulgurance inquiète les investisseurs qui redoutent un enlisement de l'économie chinoise dans une crise, les plus pessimistes craignant purement et simplement l'explosion de la dette.
Rassurer les investisseurs : c'est l'une des préoccupations du gouvernement chinois qui, pour y parvenir, a recours aux grands moyens. Soucieux de maintenir une croissante forte durant la crise, Pékin a fait marcher la planche à billets pour financer de gigantesques chantiers publics afin de garantir l'emploi. En 2009, la masse monétaire a augmenté de 30%. Mais aujourd'hui, l'argent ne coule plus à flot et, pour se financer, les pouvoirs locaux se sont tournés vers la finance officieuse qui représente 3 000 milliards d'euros. La banque centrale aura donc du mal a réduire le crédit. Il faudra attendre la fin des fêtes du Nouvel An, au mois de mars, pour connaître les prévisions officielles de croissance pour 2014. Mais déjà, des chiffres circulent : la prévision pourrait être de 7% de croissance et de nombreux économistes estiment que la croissance devrait ralentir en 2014.