Les sanctions sont adoucies contre Téhéran, mais le brut iranien n'est pas encore prêt d'inonder le marché pétrolier, on n'est donc pas sur le point d'assister à un plongeon durable des cours que causerait une avalanche de brut iranien.
La chute des prix du Brent depuis dimanche est avant tout due à la disparition du risque géopolitique. L'accord intérimaire de l'Iran avec les Occidentaux crée une détente : Téhéran n'est plus sur le point de menacer les tankers du détroit d'Ormuz - un tiers du trafic pétrolier mondial - d'un moment à l'autre.
L'accord permet avant tout aux Iraniens de récupérer une partie de leurs avoirs financiers, un véritable bol d'air pour Téhéran. Mais le coeur des sanctions est maintenu, à savoir l'embargo des Occidentaux contre les exportations de pétrole iranien jusqu'à ce qu'un accord définitif soit trouvé dans les six mois qui viennent.
Pour l'heure, ni les Etats-Unis ni l'Union européenne ne sont autorisés à se procurer de brut en Iran. Seuls les clients asiatiques du pétrole iranien - l'Inde, la Chine, la Corée du Sud et le Japon - qui avaient été priés de diminuer leurs achats par les Occidentaux, vont arrêter de baisser leurs commandes. Leurs transactions seront également facilitées désormais, puisque les assureurs européens sont à nouveau autorisés à couvrir les tankers de brut iranien.
Même si cette tolérance accrue encourage un peu plus de contrebande, les exportations iraniennes de brut ne devraient pas dépasser de beaucoup 1 million de barils par jour, loin des 2,5 millions de barils de 2011, très loin des 6,5 millions de barils d'avant la Révolution islamique.
Il n'est en outre pas question pour l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui se réunit la semaine prochaine, que leur membre iranien augmente brusquement son quota. Le cartel est déjà inquiet de la hausse de la production du pétrole de schiste en Amérique du Nord, propre à plafonner les cours. Or, les membres du cartel ont besoin d'un pétrole à au moins 100 dollars le baril, même l'Arabie saoudite aujourd'hui.