La finance solidaire résiste à la crise. Les derniers chiffres de Finansol, un collectif des acteurs de ce secteur, le prouvent. Fin 2012, la finance solidaire a représenté 4,5 milliards d'euros en France, contre 2 milliards en 2009. Un succès qui s’explique par le développement de l'épargne salariale. Plus de 80% de ces encours ont, en effet, été réalisés par les salariés via leur dispositif d’épargne salariale solidaire, 10% par le biais d’un produit bancaire et 9% via un produit commercialisé par une entreprise solidaire.
Dans leur ensemble, il s'agit de produits d’épargne classique : livrets, SICAV, assurance-vie. La différence réside dans la finalité. Il faut dire que les dérives, ces dernières années, du système financier et des banques casino ont marqué les Français, qui veulent désormais donner du sens à leur épargne.
Des projets utiles
En investissant dans l'épargne solidaire, ils touchent bien sûr des intérêts, mais ils participent également à des projets utiles en finançant l’économie réelle. L'argent récolté bénéficie au logement social, à des entreprises d’insertion ou bien luttant contre l’exclusion.
Depuis sa création il y a onze ans, la finance solidaire a permis le financement de 100 000 entreprises et la création de 200 000 emplois. Elle a aussi permis de créer des logements sociaux, de financer le développement d'énergies renouvelables, l’agriculture biologique, ou bien encore de soutenir des projets de microcrédit dans des pays du Sud. Les premiers bénéficiaires de ces investissements sont, en effet, des associations. C'est le cas notamment d'Habitat et Humanisme, qui s'occupe de logement social, ou bien de France Active, qui aide la création d’entreprises.
1% de l'épargne financière nationale dans dix ans
Malgré ces très bons résultats, cela ne représente qu'une infime partie de l'épargne des Français. Seulement 0,12% de l'épargne financière totale en France, qui s’élève à près de 4 000 milliards d’euros. Et pourtant, une majorité de Français se disent prêts à investir dans l'épargne solidaire.
Pour les encourager, l'association Finansol propose d'élargir l'actuel LDD, le Livret de développement durable, et d'en réserver une part à des entreprises solidaires. L'objectif de Finansol est d'atteindre, dans une dizaine d'années, 1% de l'épargne financière nationale, soit près de 40 milliards d'euros.