Il y a la Playstation 4 de Sony, plus rapide, plus puissante et la Xbox one de Microsoft, plus rapide, plus puissante. c'est un peu la course à l'armement. L'enjeu est capital pour les deux fabricants. d'abord parce qu'en attendant ces lancement, le marché a baissé ces derniers mois et il risque bien d'exploser d'ici aux fêtes de fin d'année.
Sony table sur 5 millions de ventes dans le monde. Microsoft se contente d'annoncer que les précommandes sont bien supérieures aux prévisions. C'est en fait presque une question de survie pour les deux entreprises, qui sont en difficulté sur les autres marchés. Par exemple, l'action Sony a perdu plus de 11% aujourd'hui à la bourse de Tokyo pour cause d'avertissement sur résultats en raison de la mévente d'appareils électroniques.
Par ailleurs, depuis la précédente génération d'appareils de salon, il y a 7 ans, les consoles doivent faire face à une concurrence nouvelle, celle des tablettes tactiles. Les joueurs s'y habituent et elles prennent une part croissante du marché, et il est peu probable que cela s'arrête. C'est d'ailleurs aujourd'hui que la nouvelle tablette iPad d'Apple arrive en magasin. Et devinez quoi, elle est plus rapide, plus puissante, bref, taillée pour le jeu.
Les constructeurs, mais aussi les éditeurs
En fait, le total du marché au niveau mondial : consoles + jeux, s'élève à plus de 60 milliards d'euros et les analystes le voient monter à 75 milliards d'euros en 2015. Cela fait plus de 100 milliards de dollars. On l'a souvent dit, mais on va le redire : le jeu vidéo brasse désormais plus d'argent que le cinéma.
Prenez par exemple le film Gravity, dont tout le monde parle en ce moment, avec des vedettes comme Sandra Bullock ou George Clooney. Budget total : 100 millions de dollars. Prenez Grand Theft auto 5, le jeu sorti à la mi-septembre et qui a pulvérisé tous les records de vente. Budget de développement : 137 millions de dollars.
Si les investissements sont si lourds, c'est bien sûr parce que cela rapporte de l'argent, mais aussi parce que les plate-forme étant plus rapides, plus puissantes, la fabrication d'un jeu demande plus de temps, plus de moyens. C'est un peu à double tranchant, parce que si un jeu ne se vend pas, la catastrophe n'est pas loin.
Malgré ses nombreux succès, la société française Ubisoft, qui a annoncé le report de l'automne 2013 au printemps 2014 de la sortie de son jeu très attendu Watchdogs, a vu son action perdre un quart de sa valeur. Explication : Ubisoft veut que le produit soit parfait, car il compte bien le décliner en plusieurs épisodes au cours des années suivantes, comme les plus grands succès que sont Grand Theft auto, Call of duty ou Assassin's creed du même Ubisoft.
Des milliers emplois
Et c'est un secteur où la France a des atouts importants avec des entreprises comme Ubisoft, qui est l'un des grands acteurs mondiaux, mais aussi un multitude de PME. Le syndicat national du jeu vidéo recense 250 entreprises qui représentent 5 000 emplois directs et plus du double d'emplois indirects dans l'informatique ou la musique.
La ministre de l'Economie numérique ne s'y est pas trompée en allant inaugurer la « Paris games week », le salon parisien du jeu vidéo qui fermera ses portes dimanche. Accompagnée par la ministre de la Famille Dominique Bertinotti, Fleur Pellerin est venue défendre les acteurs français en expliquant au passage qu'il fallait cesser de diaboliser le jeu vidéo.
On peut la comprendre, 250 000 personnes sont attendues pour ce salon, parmi lesquelles de nombreux enfants bien décidés à dépenser en jeux l'ensemble du budget alloué aux cadeaux de fin d'année par des parents manifestement complices. Les chiffres ne mentent pas : il y a plus de 30 millions de joueurs en France et donc pas seulement des enfants.